Comme une fleur
Payback est le genre de films au parcours résolument tourmenté par une production chaotique : réalisé par le scénariste Brian Helgeland, cette seconde adaptation du roman "Comme une fleur" (déjà...
le 20 nov. 2020
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Point Blank, le point de Non retour, de l'anglais John Boorman en 1967, fut un des meilleurs polars de ces années là et peut-être de tous les temps, avec une prestation de Lee Marvin incomparable, d'autant plus qu'elle rendait crédible l'acharnement du gangster, après avoir été trompé et laissé pour mort par sa compagne et son meilleur ami, à récupérer son bien relativement minuscule, y compris contre une mafia tentaculaire.
Les péripéties captivantes, tirées au cordeau, mais avec un côté encore plus dur et sans états d'âme du héros, on les retrouvera dans la BD "Parker : Fun Island" de l'auteur Richard Stark (Donald Westlake) et Darwin Cooke, dessinateur génial (autre titre : Parker Le Chasseur, d'après le livre The Hunter).
Le remake Payback de 1999 réalisé par Brian Helgerland semblait faible à côté.
Il semble donc, avec ce "director's cut" de 2007 que le montage précédent avait tronqué le projet. Ce nouveau montage efface la composante morale du personnage, forte dans la version de Boorman, et le côté sombre de la première version de Helgerland.
Le personnage joué par Mel Gibson semble surtout entêté, presque demeuré, d'une violence de psychopathe, même pas motivé par la vengeance, juste par la réclamation obstinée d'une somme dérisoire qui ne permettrait pas à un des trois mafieux du sommet (celui joué par James Coburn) de payer ses godasses.
Au moment où tout cela commence à nous embarrasser car il est impossible de s'identifier à qui que ce soit dans le propos du film, l'intrigue devient foutraque (deux flics ripoux puis une bande de truands asiatiques s'ajoutent aux différents gangsters en lutte dans l'histoire originelle) et cela tourne au "comics" avec des scènes rigolotes et hautes en couleur de baston, de poursuite et de flingage, tandis qu'on joue de bons tours aux plus méchants de l'histoire.
On prend alors plus de plaisir à suivre le film qui va d'ailleurs flirter avec le happy end, en appréciant les apparitions successives des chefs mafieux William Devane et James Coburn, des flics Bill Duke et Jack Conley, de Lucy Liu en égérie sado-maso, en plus des très bons premiers rôles Mel Gibson et Gregg Henry.
Parmi les hommages à d'autres films noirs, il y a la narine coupée de Chinatown (ici celle du coursier, dans le film de Polanski c'était celle de Jack Nicholson) mais il y a surtout ici l'ouverture, sur un fond bleu, par la marche de Mel Gibson dont on entend résonner les pas sur un pont métallique, écho de l'époustouflante marche de Lee Marvin dans un tunnel qui exposait de maniere saisissante, visuelle et sonore, la détermination du personnage de Point Blank. La différence de ton est qu'on pressent que Marvin marche pour affronter le monde entier, alors que la marche de Gibson finit par le vol d'une escarcelle arrachée à un mendiant.
Créée
le 12 oct. 2024
Modifiée
le 13 oct. 2024
Critique lue 8 fois
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