"Lauréat du Grand prix de la Semaine de la Critique en 2019 et du César de l’animation en 2020, J’ai perdu mon corps a relevé un cinéaste féru de sensorialité à travers une odyssée fantastique. Malgré un manque de radicalité dans sa nouvelle réalisation, Pendant ce temps sur Terre matérialise toute l’audace d’un cinéma français, toujours en quête d’exploration, tant sur le plan technique que thématique et cinématographique. Le second long-métrage de Jérémy Clapin prend ainsi tous les risques en intégrant minutieusement les codes de la science-fiction à un drame intime et familial autour de la résilience."
"Les insertions des séquences dessinées et animées interrogent toutefois sur le parti pris d’un tel projet, car elles ne gonflent pas davantage le capital émotionnel du récit. Le maigre budget alloué à cette obsédante croisade pourrait expliquer les limites de ce procédé. En voulant créer une sensation d’apesanteur dans l’esprit torturé d’Elsa, oscillant entre le réel et l’imaginaire, le cinéaste réajuste constamment son écriture, hybride et a fortiori schizophrène. Non pas que cela ne rende sa protagoniste inintéressante, car c’est justement ce vide, cet espace imperceptible qui la sépare de son frère qui nous envoûte et nous fascine."
"La partition de Dan Levy nous guide, tel un phare, autant dans l’errance de l’héroïne que dans la profonde réflexion autour de l’impossibilité du deuil. Le regard effacé de Megan Northam en est sublimé, même si toute la force du récit réside davantage dans les interactions entre les personnages. En somme, Pendant ce temps sur Terre est une œuvre imparfaite, voire incomplète, dont les maladresses sont imputées à un passage au live-action fébrile. Reste que les éléments prometteurs qui la composent nous encouragent à suivre ce cinéaste en rodage de près."
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