Je suis allé voir Dernier train pour Busan en tant que fan de cinéma de genre coréen et le film de Yeon Sang-ho avait été au-delà de mes espérances pour m'offrir une de mes claques de cette année 2016 : les personnages avaient su être attachants dès le début, il y avait cette critique de la société coréenne dans le comportement des différents personnages et surtout, des scènes d'une grande intensité pour un résultat, comment dire??, réaliste - si l'on consent à définir ainsi un film de zombie - du moins, très premier degré.
Et je pense que c'est l'une des raisons pour lesquelles Peninsula fait aujourd'hui l'objet d'un délit de sale gueule. D'ailleurs, moi-même, j'ai eu du mal à y voir la suite de Dernier train pour Busan et je pense que ce ne sera jamais le cas, après tout, OSEF, je vais au cinéma pour ressentir, pour palpiter et pour m'amuser et c'est ce que j'ai obtenu du dernier film de Yeon Sang-ho : une grosse série B qui convoque autant le Carpenter de New York 1997 (voire de sa suite/remake/parodie Los Angeles 2013) que le Miller de Fury Road (à propos duquel j'ai écrit dans ma critique qu'il serait désormais un mètre étalon pour le cinéma d'action).
Alors oui, il y a des fautes de goût ici ou là, on sort parfois les grands violons pour pas grand chose (ce qui me retient de mettre 8), mais dans tout ça, il y a une intensité électrique pendant tout le film, une vraie ambiance post-apocalyptique parfaitement maîtrisée, des plans d'une beauté à tomber, des personnages bad-ass (quand les personnages de Dernier train subissaient davantage l'action) interprétés par des comédiens solides comme Gang Dong-won dans le rôle principal ou Lee Jung-hyun en mère courage ainsi que ses filles à l'écran. Et quelques scènes d'action comme une course-poursuite de plus de dix minutes d'une redoutable efficacité.
Et je voulais revenir sur une critique récurrente qui est que le film n'a rien à dire et là, je ne suis vraiment pas d'accord
alors certes, on reste surtout dans une série B d'action, mais le côté "on envoie des troupes pour récupérer du pognon et pas les survivants" ou cette éternelle thématique du "l'Homme est un loup pour l'Homme même au milieu de zombies" est des plus sympathiques.
Bref, très différent du premier opus, Yeon Sang-ho se lâche, rend hommage à John Carpenter et à George Miller, c'est très efficace, c'est drôle, c'est intense, parfois émouvant, Peninsula a été une bonne surprise même si j'y allais en en attendant moins que son illustre prédécesseur, cela dit, Yeon fait beaucoup mieux que sur le légèrement décevant Psychokinesis!!