Le problème avec ce genre de films, c'est que si vous ne maîtrisez pas parfaitement l'anglais, l'intérêt s'en ressent fortement. Car le principal attrait de « Pension d'artistes » est incontestablement ses dialogues, qu'hélas les sous-titres français ne rendent que partiellement. Pour autant, ils restent les principaux atouts de cette comédie dramatique honorable et dotée de quelques beaux moments, mais loin d'être le chef-d'œuvre décrit par certains. Le récit reste globalement assez prévisible, et le côté larmoyant un peu trop présent nuit en définitive à l'émotion souvent recherchée par Gregory La Cava. De plus, on évite pas certains comportements légèrement irritants, ni quelques caricatures par-ci par-là.
Heureusement, le milieu vraiment pas tout rose de ces actrices souvent en quête désespérée d'un rôle même très mineure a quelque chose de touchant, d'autant que leur communauté est plutôt bien décrite, à base donc de répliques très travaillées et parfois vraiment drôles. Le résultat n'est pas captivant, mais il y a Ginger Rogers et Katharine Hepburn, toutes deux impeccables dans deux rôles très différents, sans oublier la déchirante Andrea Leeds dans ce qui est probablement le plus beau (et le plus mélodramatique) personnage du film, alors ça passe. Mais une fois de plus, nul doute qu'être parfaitement bilingue m'aurait probablement permis de mieux apprécier la qualité de « Pension d'artistes » : dommage.