Peppermint Candy ne veut pas de vous. Peppermint Candy est moche, sinistre, dépressif, un peu pénible. Ne lui en voulez pas, il porte un lourd secret. Pas le petit secret de votre beau-frère qui a piqué une agrafeuse au bureau, non. Plutôt un secret qui s'étend sur 20 longues années, un secret aussi dense et complexe qu'une existence entière. Un fardeau, pour ainsi dire.
Mais pour cerner les contours de ce fardeau, vous devrez vous-même dompter Peppermint Candy, lui pardonner ses défauts, son pessimisme indécrottable, sa silhouette pesante, ses crises d'hystérie. Avec lui, malgré lui, vous embarquerez en train, à rebours, et vous tomberez peut-être sur des éclats de poésie brute, des étincelles de destin brisé, ou sur les fragments perdus d'une romance au dénouement tragique.
Au bout du voyage, alors que Peppermint Candy vous aura laissé toucher le coeur de son secret du bout des doigts, vous serez alors happé par la dimension vertigineuse de cette histoire. Le film ne fait au final qu'effleurer le basculement qui s'est opéré dans la vie de Yongho, nous laissant imaginer tout le reste avec une force de suggestion miraculeuse.
Malgré des premiers kilomètres éreintants, un rythme en berne et un acteur qui a parfois tendance à en faire des caisses, c'est surtout la beauté noire de cette fresque à reculons qui risque bien de rester dans un coin de vos mémoires.
D'ailleurs. Temps de l'histoire : 20 ans. Temps du film : 2h10. Temps réel : 10 minutes. Vertigineux, non ?