L'errance d'un touriste en vacances permanentes
Aloysious Parker, jeune vagabond sans attache, erre seul dans les rues de New-York, et croise la route de différents personnages singuliers. A partir de là, on entre dans la vie de ce personnage (pour ma part) attachant, qui évoque sa vision des choses au spectateur en voix-off.
Anti-héros, vagabonds, et laissés pour compte peuplent ces rues et ces immeubles en ruines, pendant que Aloysious nous fait partager son quotidien monotone.
Jarmusch évoque ici l'errance d'un personnage nonchalant en quête de quelque chose de nouveau. Le garçon s'efforce de marcher et de penser à sa condition. Il n'a pas de travail et n'en veut pas, il n'a pas de famille, pas vraiment d'amis (voir pas du tout), et explique qu'il n'a aucune attache non plus. C'est "un touriste.. en vacances permanentes" comme il le dit lui-même.
New York est présenté dans ce film comme une ville banale, triste et morne, où il ne se passe rien en apparence. C'est sûrement un des points forts du film, car jamais une mégalopole n'avait été montrée de la sorte au cinéma, excepté dans "Le Monde, La Chair, et le Diable" réalisé par Ranald MacDougall en 1959.
Aloysious n'est qu'un point minuscule au milieu de New York, et c'est ce qui fait sans aucun doute l'intérêt du film. C'est en portant son regard sur cette ville immense, qui semble ne rien lui apporter en apparence, que Aloysious décide d'aller voir ailleurs...
Permanent Vacation est à coup sûr, un de mes nombreux coups de coeur cinématographiques, pour son aspect atypique et plus où moins avant-gardiste, qui en fait sa belle singularité.
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