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Dans ma ligne de défense du cinéma français, je plaide en faveur de l'acquittement.
Patrice Chéreau nous a certes habitué à mieux, mais aux détracteurs de ce film, me vient l'envie de vous demander si vous seriez déjà capable de pondre une seule Reine Margot dans votre vie. Ouais. D'un coup, ça calme, hein.
Si nous sommes donc en effet loin du faste du film nommé ci-dessus, Chéreau livre avec Persécution une œuvre simple, sur la complexité des liens amoureux entre un Duris certes en mode Schtroumpf Grognon mais convainquant, et une Gainsbourg incertaine (et un peu trop vouée aux rôles chiants dans les films, non ?). On peut regretter aisément le trop peu d'importance accordée au personnage de Jean-Hugues je t'aime Anglade, dont la présence dérangeante pose la question pertinente de la relation branlante du couple. Il manque quelque chose de surprenant à la fin du film, qui se termine en queue de poisson et laisse le spectateur sur sa faim.
Gainsbourg aime de loin, et ne sait pas de près. Anglade aime, de près, de loin, tout le temps.
Duris cherche une oreille attentive : elle ne le lui accorde pas, Anglade lui offre une oreille d'or sans interruptions, recueillant jusqu'aux confidences les plus intimes, celles qui comptent vraiment. Celles qu'on n'entend jamais, avec Charlotte.
La fin pourrait suggérer la préférence des amoureux brisés pour le couple compliqué, face à une romance accessible, mais qui suggère en contrepartie une honnêteté complète, et de ce fait, douloureuse. Les âmes simples et qui s'entichent passionnément d'un compagnon, sans y mêler des préoccupations de genre, sont condamnées à souffrir. Les fantômes et courants d'air tourmentés, eux, pourront toujours jeter un coup d'œil derrière leur épaule et se réjouir de se sentir poursuivis. C'est triste, comme message. Et c'est pas si con.


Alors ceux qui gueulent au film débile, au scénario creux et aux dialogues vides feraient mieux d'aller consulter chez Audica ou de passer chez Afflelou. Car sans crier au génie, il semble bien que vous ayez manqué quelque chose.

SerenJager
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le 28 janv. 2017

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