Le film possédait un énorme potentiel, principalement porté par la sublime et dérangeante Ksenia Solo. Dominic Monaghan, s'il fait partie des visages qui comptent dans le paysage de la popculture (Lost, LOTR), devra se contenter de rester dans le rang des seconds couteaux, seconds rôles et autres apparitions surprises, comme dans X-Men Origins : Wolverine, manquant cruellement de charisme pour interpréter le rôle phare.
Le film baigne dans le glauque, tant par ses décors d'intérieur grisâtres, ternes et sans fards (jusqu'aux domiciles des protagonistes), que par le fondement même de son scénario, lui-même basé sur la séquestration de Holly. Jusqu'ici, tout va bien, même si le film prend son temps pour démarrer et poser les premières pierres de son intrigue, ce qu'on ne saurait lui reprocher. Néanmoins, très vite, la vacuité du personnage de Seth se fait ressentir, et ses motivations troubles court-circuitent rapidement la peur et l'angoisse que l'on serait en droit d'éprouver pour la victime supposée. Dommage, car l'essence est là.
L'imbroglio qui trouve sa source dans le caractère tortueux des deux personnages (entre la schizophrénie et psychopathie de l'une et l'ennui mortifère couplé au vide de l'existence de l'autre), ne prend pas, et n'allume aucune étincelle entre les deux acteurs. Le courant ne passe pas, les rapports et dialogues demeurent superficiels.
Un twist aussi surprenant qu'intéressant arrive malheureusement trop tard pour sauver les meubles, nous laissant un peu amers, quand on pense au petit bijou qu'aurait pu pondre l'inconnu Carles Torrens.