Dragonheart
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Alors, ça fait maintenant un bon moment que Disney retape un peu dans toute sa production passée, afin de faire des remakes numériques, certainement dans le but de prolonger les droits d’auteurs. Car refaire tous les classiques du second âge d’or, ‘’La Belle et la Bête’’, ‘’Aladdin’’, ‘’Le Roi Lion’’, et bientôt ‘’Mulan’’, ça n’a pas franchement grand intérêt.
Quand le géant à tête de souris a annoncé le remake de ‘’Pete’s Dragon’’, obscur film de 1977 mêlant cartoon et prises de vues réelles, ça pouvait au plus intéresser, au pire laisser indifférent. Ce n’est pas un classique, ça a mal vieilli et il a été plutôt oublié. Ce choix est assez étrange. D’autant plus que le métrage ne raconte plus du tout la même chose.
Sur un postulat de départ bien différent de la version de 1977, cette version 2016 vient proposer une aventure haletant plutôt divertissante, avec plein de rebondissements, et un manichéisme omniprésent, que sait si bien manipuler Disney. C’est donc le gentil sauvage, son dragon et une garde forestière, contre les méchants ouvriers d’une scierie industrielle, qui découpent de l’arbre en paquet de douze.
Parce que oui, ‘’Pete’s Dragon’’ se présente très vite comme un film écolo. De la nécessité de faire attention à l’environnement dans lequel on vit, stopper la négation du changement climatique, et sensibiliser sur la déforestation de masse qui touche toute l’humanité. Car jusqu’à preuve du contraire on est tous sur le même bateau.
À partir de là, que ce soit Disney, ou autre, le message est positif. La moral plan-plan, légèrement gnian-gniante à la fin, vient servir tant bien que mal le bien commun. Le propos du métrage étant nourrit des préoccupations de son époque. Et le film a été fait avant l’élection de Donald Trump, grand vulgarisateur d'un climato-sceptisme adopté en doctrine politique.
Le film n’est pas du tout en avance, dès les années 1970 il existe des productions aux réflexions semblables, voir plus forte, mais il s’adresse à une toute nouvelle génération. Celle de Greta Thunberg, et de tous ces gamins qui ont séchés les cours le vendredi pour aller manifester pour quelque chose d’utile : leur avenir sur cette planète.
Le film présente les cols-bleues, ces américains de la marge, ces ouvriers présents dans les confins du pays, ceux qui sont peu représentés dans les médias, qui subissent un quotidien rude, et qui ont trouvé en Donald Trump un représentant, fantoche, mais qui dans ses discours s’adresse directement à cette majorité silencieuse. Ça ne veut pas dire que ce sont tous des gros racistes débiles qui aiment les guns, non.
Ils correspondent à un archétype, qui dans ‘’Pete’s Dragon’’ est utilisé sans nuance. Faisant une généralité de ces personnes, souvent des hommes, des méchants opposés au progrès sociétaux. Tout simplement car dans leur quotidien ils ont d’autres préoccupations. Donc Disney oblige, manichéisme à outrance, et atténuation du propos.
Pour ce qui est du reste c’est une aventure des plus sympathique, avec ses moments de bravoures. Un peu pompé sur E.T par moment, ce qui témoigne du fait que le cinéma américain populaire patine un peu dans la semoule, et peine à se renouveler. L’animation du dragon est plutôt cool, c’est ce qui était à craindre. Même s’il perd tout le charme de l’original. Mais techniquement cette version est supérieure à la précédente, ne serait-ce que pour l’absence de chansons, et un vrai message dans l’air du temps. Qui saura parler aux plus jeunes, pour les sensibiliser rapidement à ce grand massacre qu’est le dérèglement climatique.
Et pour ça c’est une œuvre qui mérite d’être vue, car elle est simple d’accès, dans sa structure, dans la mécanique des péripéties, et dans son scénario est cousu de fil blanc. Elle offre des thématiques pas débiles, adressées au plus grand nombre. Du Disney dans le texte, mais il ne faut pas oublier que le géant du divertissement est devenu un médium par lequel passe aujourd’hui toutes les avancées sociétales de notre civilisation occidentale.
Les productions Disney montrent par la même occasion que le progressisme est en train de gagner du terrain dans le divertissement de masse, face aux politiques conservatrices qui se mettent en place un peu partout dans le monde. Donc de temps en temps, un film un peu simplet, mais chargé d’un message positif, même si ça vient de Disney, c’est toujours bon à prendre.
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le 28 mai 2020
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