Ce documentaire, sous ses airs sensibles, n'est rien d'autre qu'un film militant. L'idée principale dégagée, c'est que finalement, ce qui détermine le genre, ce n'est pas le hasard et encore moins la nature, ce ne sont pas non plus des codes sociaux ou moraux. Ce sont apparemment la couleur des vêtements ( un bikini rose) que l'on achète ou les films ( la petite sirène) que l'on regarde, en bref, ce que l'on consomme, qui fait de nous un individu de sexe féminin ou masculin. Autre bémol : ce sujet est éminemment sulfureux, car il traite de l'avenir d'un enfant. Je suis certaine que presque tout le monde s'opposerait à ce qu'un enfant de 7 ans prenne la décision irréversible de se faire greffer des faux seins ou de se transformer en chat grâce à un médicament miracle. Dans ce cas, comment faire porter un choix aussi pesant à ce gamin, lorsqu'on l'informe de la possibilité de prendre un traitement hormonal pour prévenir les effets naturels de la puberté ? Sommes-nous entrés dans une société tellement dégénèrée que les adultes applaudissent les dangers dont il faudrait protéger les plus jeunes d'entre nous ? Sacha m'a fait beaucoup de peine, tout le long de ce documentaire, non pas parce que le monde est injuste ( et pourtant il l'est, mais heureusement il existe encore des professeurs et des institutions sensés, comme on le découvre dans ce film ) mais parce que sa mère l'expose plutôt que de jouer son rôle et de le protéger. D'ailleurs, Sacha ne semble pas toujours vouloir prendre part au processus, à l'exception des moments où sa mère insiste et le pousse aux larmes. On ne voit qu'elle, ou presque. On pourrait presque penser qu'elle vit à travers ce combat, tel qu'elle le confesse à un moment du film. Il me semble effectivement que ce documentaire n'a pas d'autre vocation que de nous convaincre que le "combat" de Sacha est légitime, et que toute opposition, qu'elle soit sociétale, morale, pédagogique, légale, etc. contribue à la souffrance de cet enfant et de l'ensemble de la communauté LGBT. Hors, il me semble que nous vivons encore ( pour combien de temps ?) en commun, ce qui exclue normalement les dérogations et les exceptions.