Jusqu'alors le cinéma de la libanaise Danielle Arbid était plutôt âpre, tendu, sensuel et pas toujours aimable. Peur de rien, tourné pour la plus grande partie en France, est son premier projet que l'on pourrait qualifier de grand public. Le film raconte l'arrivée du double de la réalisatrice, puisque Peur de rien est en partie autobiographique, à Paris en 1993, lors de son entrée à l'université. Il s'agit ni plus ni moins que du récit d'une éducation sentimentale, mais aussi politique et sociale d'une jeune libanaise qui ouvre les yeux tous grands et découvre le combat quotidien pour survivre ou pour voir sa carte de séjour prolongé. Le film est sincère et honnête dans sa démarche, porté surtout par un enthousiasme et un bel appétit de vivre malgré les difficultés qui se hérissent sur la route de l'héroïne, joliment incarnée par Manal Issa. Il arrive parfois que certaines scènes semblent là parce que ce sont des passages obligés du film d'apprentissage et certains personnages frisent la caricature. Mais comme le petit soldat qu'elle est, Danielle Arbid insiste et impose sa vision d'une étrangère découvrant la France avec ses bons et mauvais côtés. Un film qu'on a envie de défendre y compris pour ses défauts et sa franche naïveté.

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le 11 déc. 2016

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