La réalisatrice est habituée à filmer les rues de Beyrouth et le Liban.
En choisissant de situer son film à Paris, elle rend un vibrant hommage à son pays d'adoption.



Le cri de la liberté



Pourquoi je suis allée voir ce film ?
J'aime Dominique Blanc, son talent me fait pâlir depuis que j'ai eu la chance de la voir sur scène et son nom au générique d'un film fait que je me déplace en salle. Son rôle n'est pas le plus important mais il est primordial dans l'histoire de notre héroine. En professeur d'histoire de l'art, c'est elle qui va permettre à la jeune femme de s'épanouir intellectuellement et l'aider dans son combat.
Arrivée à Paris pour y étudier, la jeune Lina ne semble pas avoir conscience des regards qu'elle attire.
Ce film à forte teneur autobiographique qui filme une jeune fille abusée par son oncle, contrainte de s'enfuir de chez sa tante pour lui échapper. Livrée à elle même, elle rencontre toutes sortes de gens, l'entraide et le rejet mais se grise de la liberté qui lui est offerte.
La réalisatrice nous offre un morceau (son morceau) d'histoire de france.
Celle de la chasse aux étrangers par Charles Pasqua alors ministre de l'Intérieur. Tiens ! Yaurait-il une résonnance avec les problèes actuels ? Mais non ...



Paris, je t'aime



On suit Lina à travers ses rencontres. De son amie Antonia (Clara Ponsot) qui l'héberge, lui trouve du travail à Rafaël (L'indispensable Vincent Lacoste) en passant par Jean-Marc l'homme marié qui la traite comme de la merde et Julien (Damien Chazelle) son amoureux bohème. La course à la carte de séjour, les absurdités administratives, rien ne nous est épargné des galères quotidiennes de la jeune Lina.
Dans les rues de Paris, elle va errer d'un foyer pour femmes à un appartement sousloué à une militante royaliste d'extrême droite qui côtoie le milieu skinhea, travailler à distribuer des prospectus, vendre des appartements et éplucher des patates dans un bouge crasseux.
Elle travaille trop, la demoiselle a dépassé son quotat d'heures et l'administration ne l'accepte pas.
Elle est trop intégrée, elle dérange.


Un film juste, ouvert et généreux qu'il ne faut surtout pas oublier. Un plaidoyer pour la solidarité et l'intégration qui est rassurant dans le paysage délétère actuel.

Rawi
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le 13 févr. 2016

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