J'avoue être vraiment divisé sur ce film. D'un côté, il y a quand même cet aspect assez macho, pas franchement sophistiqué, l'intrigue présentant rapidement des failles et des faiblesses évidentes : l'intégration du braqueur de banque en cavale depuis deux ans et la personnalité de ce tueur en série qui aurait très clairement gagné à être enrichi, pour ne citer qu'elles. Aux dialogues, si certaines répliques font encore mouche, Francis Veber n'est clairement pas Michel Audiard et si c'est efficace, ce n'est pas l'extase non plus.
Enfin, Jean-Paul Belmondo a beau faire le job, sans doute mieux que dans d'autres productions du même registre, on a le droit de ne pas trouver ça très subtil, à l'image d'un discours souvent bien à droite. De l'autre, « Peur sur la ville » peut compter sur un très grand pro derrière la caméra : je parle évidemment d'Henri Verneuil. Mise en scène, rythme, montage... Je ne me suis ainsi absolument pas ennuyé pendant deux heures, cette plongée au cœur de Paris comme ces scènes d'action avec son lot de cascades spectaculaires fort bien filmées.
Du coup, même si nous avons clairement manqué l'occasion d'avoir un grand polar français pouvant concurrencer les classiques américains (d'ailleurs, malgré le grand succès en salles, les tueurs en séries « made in France » n'auront curieusement plus beaucoup la cote sur grand écran par la suite!), on apprécie le travail d'un vrai bon réalisateur pour nous offrir cette poursuite grandeur nature à travers Paname : comme quoi, le savoir-faire, cela peut compenser pas mal de lacunes.