oct 2011:

Oh, boh, un De Palma qui me laisse sur ma faim?! Ca m'a fait tout drôle mais c'est vrai qu'en dépit d'une mise en forme pas loin d'être burlesque, ce "Phantom of Paradise" m'a presque ennuyé.

Il faut dire d'abord que j'ai un point faible en cinéphilie : mon peu d'appétence pour les comédies musicales. Pas mon kif, docteur. Et ici, le style musical m'a laissé de marbre. C'est bien simple, cela fait deux ou trois jours que j'ai vu le film et je suis d'ores et déjà incapable de me souvenir d'une seule chanson, d'un seul air. Pas une seule fois j'ai eu le moindre battement de pied, ni un début de hochement de tête en écoutant ce film.

Je suis un peu triste parce que j'aurais pu me raccrocher à la réalisation du cinéaste. D'autant que j'aime beaucoup cette invention affichée, culottée, cette jubilation que l'on sent dans l'écriture scénique. On la retrouve ici par moments dans les split-screens, les prises de vue en plongée ou contre-plongée, la caméra à l'épaule, les jeux de miroir ou de champ/contre-champ, etc.

Mais comme cela se fait au service d'une histoire qui ne suscite guère d'émoi ni de curiosité chez ma pomme, cela n'aboutit jamais à une quelconque satisfaction.

Souvent, je trouve dans la prestation des comédiens de quoi sauver mon visionnage. Or, là aussi je ne rencontre que résistance. Oh, s'il fallait en retenir un cependant, je placerai volontiers le clown (Gerrit Graham) en tête de liste, dans une caricature de je-ne-sais-qui. En interprète survolté et vulgairement grotesque, il est assez savoureux, c'est vrai.

Sinon, le temps passe et je m'emmerde un peu. Voilà, on peut donc sans se tromper dire que je suis complètement passé à côté du film. Hé bien, laissons passer quelques années et quand je connaitrai un peu mieux mon De Palma, je me donnerai sûrement une nouvelle chance.

En me relisant, là, je me rends compte qu'on croirait que je déteste le film, mais ce n'est pas le cas, du tout. Techniquement, dans le montage et la mise en scène, il y a de bons morceaux, plus que comestibles. Je reconnais que le film a de la cuisse. C'est juste que j'ai du mal à la caresser, à en apprécier le galbe.
Alligator
5
Écrit par

Créée

le 20 avr. 2013

Critique lue 2K fois

20 j'aime

9 commentaires

Alligator

Écrit par

Critique lue 2K fois

20
9

D'autres avis sur Phantom of the Paradise

Phantom of the Paradise
Gothic
10

Le chant du Swan

J'ai un poil de sourcil blanc. Déconne pas, c'est sérieux. J'ai peur. Dans peu de temps, j'aurai sûrement un sourcil tout blanc. Un tout blanc et un autre tout noir. Oui je t'ai pas dit, j'ai deux...

le 17 avr. 2014

158 j'aime

79

Phantom of the Paradise
Gand-Alf
10

The hell of it.

Quand on dit film culte rock, on pense le plus souvent au génial Rocky Horror Picture Show. Soit. Mais ce serait oublier bien vite qu'un an avant, un Brian De Palma pas encore auréolé du succès de...

le 22 avr. 2012

107 j'aime

2

Phantom of the Paradise
real_folk_blues
9

Veste skaï story

Phantom of the Paradise c’était d’abord pour moi ce visage masqué, iconographique, longtemps distillé dans les parutions du magazine le plus fou de France. Je n’ai jamais su de quoi il était question...

le 26 août 2013

77 j'aime

24

Du même critique

Cuisine et Dépendances
Alligator
9

Critique de Cuisine et Dépendances par Alligator

Pendant très longtemps, j'ai débordé d'enthousiasme pour ce film. J'ai toujours beaucoup d'estime pour lui. Mais je crois savoir ce qui m'a tellement plu jadis et qui, aujourd'hui, paraît un peu plus...

le 22 juin 2015

55 j'aime

3

The Handmaid's Tale : La Servante écarlate
Alligator
5

Critique de The Handmaid's Tale : La Servante écarlate par Alligator

Très excité par le sujet et intrigué par le succès aux Emmy Awards, j’avais hâte de découvrir cette série. Malheureusement, je suis très déçu par la mise en scène et par la scénarisation. Assez...

le 22 nov. 2017

54 j'aime

16

Holy Motors
Alligator
3

Critique de Holy Motors par Alligator

août 2012: "Holly motors fuck!", ai-je envie de dire en sortant de la salle. Curieux : quand j'en suis sorti j'ai trouvé la rue dans la pénombre, sans un seul lampadaire réconfortant, un peu comme...

le 20 avr. 2013

53 j'aime

16