Ce film est un patchwork improbable, une adaptation en opéra rock de Faust (quelqu'un qui signe un pacte avec le diable) et aussi du Fantôme de l'Opéra (le fantôme qui commet un meurtre pour que la cantatrice obtienne le premier rôle). C'est aussi l'histoire de Brian De Palma qui connu bien des déboires avec les producteurs hollywoodiens, c'est à dire l'histoire d'un artiste (ici un compositeur de musique) qui se fait déposséder de son œuvre.
De Palma ne se répète jamais dans sa mise en scène, ce qui donne une atmosphère unique au film. Cette atmosphère impressionne d'autant plus, qu'elle est appuyée par les costumes et les décors complètements psychédéliques, donnant au Paradise un caractère visuel très coloré et complètement barré. Les passages musicaux quant à eux sont tous très impressionnants, toujours plus inventifs et plus chorégraphiés. Et pour finir, mention spéciale à la scène de la douche qui parodie Psychose, une séquence très drôle.
C'est Paul Williams qui joue le producteur véreux et qui a aussi composé les magnifiques musiques du film ... il se vole lui-même, quoi ! Pour Jessica Harper (la cantatrice) c'est son premier rôle au cinéma et quelle révélation, elle est magnifique. Elle aura vraiment marqué les années 70, notamment pour Suspiria (le meilleur Dario Argento) et Stardust Memories (l'un de mes Woody Allen préféré), avant de disparaître à partir des années 80. Et c'est le rôle de sa vie pour William Finley qui incarne un Winslow Leach (le Fantôme du Paradise) à la fois étrange et inquiétant, un rôle qui marquera à jamais l'histoire du cinéma. Et d'ailleurs le costume du Fantôme sera pompé plus tard par Lucas pour son Dark Vador.
Phantom of the Paradise est probablement le meilleur film de Brian De Palma, un film tellement en avance sur son temps et tellement révolutionnaire. Rien d'autre ne ressemble à ce film, un film réellement hors normes et unique en son genre.