Phantom of the paradise est une oeuvre pour le moins singulière, mais c'est surtout l'aspect esthétique qui marque le film d'une empreinte prononcée. La musique n'est pas folichonne et l'industrie du disque sert avant tout de toile de fond à l'intrigue. Cette critique du show-business répond d'ailleurs à une mésaventure personnelle concernant le director's cut d'un précédent film de De Palma pour lequel il s'était senti floué.
La thématique principale reprend le mythe Faustien, et pour le traiter De Palma se réfère beaucoup à son prédécesseur Murnau et plus globalement à l'expressionnisme. Le décor macabre de l'ouverture du Paradise semble tout droit sorti du cabinet du Dr Caligari quant aux personnages maquillés et cabossés à l'extrême ils représentent des fantômes ou des morts-vivants.
George Lucas ayant visité le plateau de tournage pendant la préparation de Star Wars sera fortement marqué par ce style et réutilisera certains éléments comme cette respiration masquée devenue un symbole de son space-opera. Toutefois il choisira un autre Williams pour composer sa musique et grand bien lui en a pris.
Le film se distingue aussi par son rythme effréné faisant tenir le tout sur 1h30 de pellicule et par sa réalisation bariolée mélangeant utilisation impeccable de la steadicam avec des effets novateurs.