Saul Bass, grand spécialiste des génériques, réalise ici son seul long-métrage : un film fantastique où deux scientifiques se voient confrontés à une colonie intelligente de fourmis. Bien loin des films catastrophes, "Phase IV" est presque expérimental.
On reconnait que Bass est avant tout graphiste, la réalisation étant très simple, proche du documentaire, les dialogues limités, et les personnages assez peu développés. Ce sont les images du film qui lui confèrent une ambiance à la fois inquiétante et psychédélique : les séquences efficaces et très réalistes mettant en scènes les insectes, leurs étranges constructions, ou un final étonnant. Par ailleurs, la musique électronique dérangeante contribue à cette ambiance, tandis que le scénario propose quelques idées intéressantes (notamment, on ne sait plus qui est le sujet et qui est le savant !). "Phase IV" peut aisément désarçonner ses spectateurs, mais demeure une curiosité à voir.