Pas un mouvement dans la salle. Et pourtant, ce type dont Phase IV est la seule réalisation a collaboré avec Preminger, Wilder, Frankenheimer, Hitchcock, Kubrick et Scorsese. Comment ? En créant des génériques car le gars est avant tout graphiste. L’histoire, c’est celle d’une lutte à mort entre les fourmis et les humains. Deux scientifiques bornés et une jeunette concon se retrouvent coincés dans leur base et se battent contre des fourmis qui essaient de les exterminer. Dit comme ça, ça sent fort la série B débile. Et par certains aspects, l’interprétation notamment, c’est effectivement ça. La particularité du film c’est qu’il adopte les deux points de vue et sait filmer les protagonistes selon leur taille. Le travail sur la transition d’échelles est superbe, de même que les prises de vue en macro à hauteur de fourmis (des vraies). C’est la vraie force du film. Il y a aussi des partis pris visuels assez marquants comme l’usage de couleurs saturées qui nous explosent au visage. On appréciera également les questionnements que le film propose sur la figure du monstre ou la prétendue bêtise animale … avec cette curieuse impression que l’on vient de trouver la source d’inspiration principale de Bernard Werber pour ses Fourmis. En bref, on oublie le côté cheap de l’entreprise et on fonce se mater ça de toute urgence.