Fil conducteur intelligent, fable macabre et moralisatrice, Shyamalan continue de nous inquiéter sobrement. Ici, l’ennemi est un bruissement de feuille, une bourrasque dans une prairie et on y croit. Un danger impalpable et invisible, une situation sans précédent qui fait froid dans le dos et nous renvoie au visage notre insouciance journalière. D’entrée de jeu, le film frappe fort et les chocs visuels font peu à peu place (alors que l’action se resserre autour des personnages centraux) à une situation angoissante et claustrophobique quant à l’issue de ce combat à priori perdu d’avance. La mise en scène et l’introduction de personnages inquiétants au fur et à mesure de ce walk-movie champêtre renforce l’inquiétude autant que le récit (la vieille dame toute droit sortie d’un Hitchcock) sans pour autant oublier de nous faire rire. Mark Wahlberg tire son épingle du jeu et nous livre une prestation tout en retenu qui ne manque pas de réalisme et colle parfaitement à son personnage. On ne peut pas en dire autant de l’ensemble de la population en exil, beaucoup trop calme à mon goût pour un phénomène d’une telle ampleur. Un film puissant par son sujet finement traité. De la SCIENCE-fiction subtile, un prolongement de ces précédentes œuvres. Bien vu !