Le début laisse craindre le pire : on aura finalement droit au médiocre. Apparemment lassé de toutes les critiques reprochant aux comédies d'être trop « gentilles », Denys Granier-Deferre semblait pourtant tenir la bonne solution : un ton plus acide, plus subversif qu'à l'accoutumée, et ce dans le but de « ruer dans les bracards » des valeurs familiales, un peu à l'image des « Joyeuses funérailles » de Frank Oz il y a deux ou trois ans de cela. Hélas, le résultat est tout aussi pathétique. Gratuitement méchant et peu avare en gags scabreux et répliques très loin d'éviter la vulgarité, « Pièce montée » passe à plusieurs reprises très proche du cauchemar, nous donnant la triste impression qu'il est désormais impossible de faire rire autrement qu'en tombant dans la niaiserie la plus rance soit en ayant recours au grossier du plus mauvais effet. Pourtant, au milieu de toute cette moisissure peu ragoutante, il faut reconnaître au moins à Granier-Deferre d'avoir un certain sens du rythme et du mouvement, faisant qu'au moins l'ennui n'est pas trop présent durant 90 minutes ainsi qu'un certain sens du casting, les différents acteurs permettant de ce fait aux différents personnages stéréotypés au possible (hormis peut-être ceux de Danielle Darrieux et de Jean-Pierre Marielle) d'avoir ce petit supplément d'âme qui manque si souvent. Reste qu'il n'y a vraiment pas de quoi s'emballer devant un divertissement peu glorieux et somme toute ô combien oubliable, dont le principal mérite aura finalement été de se placer juste au-dessus du niveau habituel auquel la comédie française nous habitue depuis désormais bien longtemps. Insuffisant...