Panda vigoureux était une bête en arts martiaux, il était ceinture noire de karaté, de judo et de kendo, sans oublier bien sûr sa septième dan d'aikido. C'était le premier occidental à avoir ouvert un dojo au Japon et certains fous furieux le prenaient même pour la réincarnation d'un grand lama tibétain.


Mais en 1995, Panda vigoureux a bien changé, il a doublé de volume déjà une fois (et recommencera ensuite régulièrement, tous les cinq ans environ, allant jusqu'à atteindre des sommets presque impossible à observer dans son champ de vision en une seule fois, et son mètre quatre-vingt-treize de haut n'est pas le seul à blâmer...) et commence déjà à se faire beaucoup trop vieux pour ses conneries...


Après Nico, Panda encore agile a poursuivi sa veine dite classique dans trois polars de bonne facture dont les noms claquent encore dans toutes les mémoires comme autant de promesses de radius, fémurs et autres rotules joyeusement brisées dans une bonne humeur toute contagieuse : Echec et mort, Désigné pour mourir, Justice sauvage... Si c'est pas de la poésie, ça, ma bonne dame... que ceux qui ne bandent pas d'emblée quittent ma critique et se taisent à jamais.


Bordel !.. J'ai dû tous les voir en salle en plus, moi, c'est fou comme c'est sympa parfois, d'avoir douze ou treize ans...


Après cette série prestigieuse, Panda vigoureux retrouve son réalisateur de Nico pour un film beaucoup plus ambitieux : Piège en haute mer !


C'était l'époque où Die Hard avait remis à la mode le film catastrophe en lui rajoutant simplement un héros et des méchants, du coup les films d'otages burnés pullulaient un peu partout, on avait fait l'aéroport après le building, le bus n'allait pas tarder, mais là c'était au tour du bateau, avec Panda vigoureux dans le rôle de Casey Ryback, ancien Navy Seal devenu cuistot...
Alors, comme toujours, c'est mauvais, mais nous sommes au niveau supérieur, limite film ambitieux... D'ailleurs il reçoit un succès public parfaitement extravagant et marque un peu le sommet de la carrière cinématographique du Panda vigoureux.
A noter que c'est un peu grâce à ce film que Tommy Lee Jones a enfin fait décoller sa carrière. Il joue le méchant ex-CIA, et c'est comme ça qu'il se fera embaucher par le réal pour son prochain film qui lui vaudra une renommée internationale chèrement attendue et même l'oscar du meilleur second rôle...


Avec un tel succès, Panda vigoureux est tout fou, il s'offre enfin sa propre réalisation : un gros film de propagande écolo à 50 millions de budget : Terrain miné, petite merveille qui devrait vous encourager à filer tout de suite voir la belle critique de Pruneau sur le sujet, la première en entrant dans le match des critiques...


Bon, après forcément, le film fait un petit bide, allez savoir pourquoi, ce qui nous ramène au film du jour : Piège à grande vitesse, suite du succès précédent et dernière tentative pour renflouer un peu les caisses...


Alors, là, je vous avoue, je l'attendais, moi, ce film. J'avais arrêté Panda vigoureux au cinéma depuis Terrain Miné, allez savoir pourquoi, et je n'avais donc encore jamais vu cette merveille dont tout le monde me disais le plus grand bien.


Hélas, je suis obligé d'avouer que la déception est à la mesure de l'attente, indescriptible. Je m'attendais à du mythe, du magnifique, de l'énorme, quelque chose de grandiose qui ferait passer Hercule à New York pour un vrai film, enfin, ce genre de choses...


A la place, j'ai bien eu un nanar, certes, mais un moyen, même pas un des pires... Toujours la même histoire, mais dans un train cette fois, avec toujours le côté cuistot, l'aspect le plus sympa du film en fait, j'aime bien voir Panda Vigoureux avec sa toque qui joue au-dessus du four... Parce que bon, le reste, c'est pas très bon, plein de méchants de seconde zone, un sidekick black qui sert à rien et Katherine Heigl en nièce bougonne...


Encore un film qu'on m'a survendu, je m'attendais à des dialogues surréalistes par exemple, mais pas grand-chose à se mettre sous la dent, j'ai l'impression d'avoir gâché quelque chose en décidant de le regarder en V.O... Va falloir le revoir...


Sinon, le film marche mieux que le précédent, mais bon, Panda Vigoureux n'arrive plus à rentabiliser tout seul un film à 60 millions, faut arrêter de déconner, du coup, il nous fera un dernier et bref petit coucou dans Ultime décision et partira gentiment obésifier et enquiller les tournages miteux en Bulgarie occidentale... Enfin, sauf quand il grattouille en peau de bête au bord du grand canyon, bien sûr...

Torpenn
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le 1 juin 2012

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Torpenn

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