David Miller n'était pas un grand metteur en scène, mais il était parfois capable de se transcender, à l'image du très beau « Seuls sont les indomptés ». Nous en sommes loin avec ce « Piège à minuit » somme toute très classique, mais plaisant et mine de rien suffisamment habile pour qu'on se laisse prendre au jeu. Rien d'exceptionnel, mais un cadre londonien bien exploité, des dialogues corrects et une interprétation de qualité, que ce soit Doris Day dans un contre-emploi plutôt réussi, un Rex Harrison forcément très classe ou une Myrna Loy toujours aussi charmante.
Après, en cherchant bien il n'est pas impossible de trouver le dénouement de ce polar manquant probablement un peu d'imagination et de brio, mais les seconds rôles sont suffisamment convaincants et l'ambiguïté présente chez chacun d'eux pour que l'on aie quelques difficultés à trouver le fin mot de l'histoire, sans oublier cette étrange voix venue de nulle part et légèrement inquiétante... Pas de quoi écrire un roman donc, mais un suspense potable, se regardant sans ennui et faisant passer une agréable soirée : honnête.