Qui dit semaine de Noël dit film de Noël - même si "Die Hard" n'en est pas le spécimen le plus conventionnel...
Objectivement, il s'agit d'un excellent film d'action, bien écrit et très bien mis en scène par John McTiernan, qui exploite son décor unique avec intelligence, signant un film tout en verticalité et en clair-obscur dans la ville paradoxalement la plus plate et ensoleillée des Etats-Unis.
(Dans la suite "Die Hard with A Vengeance", située à New York, le réalisateur prendra l'exact contre-pied en proposant un film diurne et horizontal).
De plus, au moment de sa sortie en 1988, "Die Hard" apparaît original et innovant dans son genre, en particulier dans sa redéfinition des critères du héros de film d'action, avec ici un père de famille aux allures de monsieur tout le monde.
De même, la critique en filigrane de toutes les institutions américaines s'avère réjouissante (la hiérarchie policière incompétente, les journalistes sans foi ni loi, le FBI ridiculisé...), et apporte une nuance bienvenue par rapport au ton habituel des films d'action de l'époque reaganienne.
Pourtant, à titre personnel, je ne suis pas un fan absolu de "Piège de cristal", qui cumule deux caractéristiques qui me déplaisent généralement, surtout lorsqu'elles sont associées : le pur film d'action et le huis-clos.
De fait, j'ai du mal à me sentir impliqué dans cette histoire, avec ces terroristes d'opérette et ce héros totalement invincible. De sorte qu'à certains moments, "Die Hard" m'est apparu assez froid et longuet.
Heureusement, le scènes mémorables sont assez nombreuses pour dissiper à chaque fois cet ennui naissant, d'autant que "Die Hard" peut s'appuyer une mythologie irrésistible, incarnée par la coolitude badass et les *punchlines de John McLane, par l'élégance suave et cruelle d'Alan Rickman, par la présence de Reginald VelJohnson, caricature du flic black sympa (qui capitalisera longtemps sur ce personnage avec la série "Family Matters", lancée dès l'année suivante).
Ceux qui ont découvert "Piège de cristal" au moment de sa sortie, ou qui on grandi avec la VF de Patrick Poivey, ressentiront un attachement bien plus fort à l'égard de ce classique incontournable du cinéma d'action.
Pour ma part, vous l'avez compris, je reste un peu plus mesuré.