A la manière d'un « Théorème » de Pasolini, ou de sa folle relecture nippone « Visitor Q » de Miike, « Pingpong » raconte l'arrivée, dans le vase clos d'une famille bourgeoise, d'un étranger qui va dynamiter le fragile équilibre social et faire ressurgir toutes les frustrations.
Cet étranger, c'est Paul, dont le père s'est récemment suicidé, qui va arriver à l'improviste chez la famille de son oncle pour y passer une partie des vacances d'été, une famille en apparente réussite sociale : le père réussi dans son travail, a une magnifique femme et son fils est un virtuose du piano.
Très vite, après un accueil peu enthousiaste, les tensions se font sentir, les frustrations, au contact du jeune homme, ressurgissent et explosent. La famille montre un autre visage : le père est absent, la mère frustrée porte plus d'attention à son chien qu'au reste de la famille et le fils est étouffé par la pression de sa mère, qui recherche à travers sa progéniture à réaliser un ancien rêve avorté.
Le film montre le tissu relationnel de cette famille se déchirer lentement entre les non dits, l'incompréhension entre générations et une violence latente, puis concrète, qui va crescendo.
Huis clos étouffant « Pingpong » est un film très intelligent, servi par une réalisation maîtrisée et une interprétation convaincante, premier film d'un réalisateur allemand plein d'avenir.
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