Théorème façon Sommersturm
Coup de chapeau à Matthias Lutthardt pour ce Pingpong bourré de non-dits, d'énigmes, de mystères et d'ambiguïtés – avec une mention particulière pour le jeune Sebastian Urzendowsky, qui laisse une scène à la belle étoile où il s'ouvre enfin sans que l'on parvienne à aucun moment à savoir s'il rit ou s'il pleure –, sorte de Théorème mâtiné d'ambiance été façon Sommersturm où tout passe dans un mot, un geste, un regard.
Le cadre étriqué d'une famille bourgeoise typique de l'Allemagne du Sud, très catholique et mélomane – le retour tel un leitmotiv parfaitement choisi de la Sonate de Berg – volera ainsi en éclats au contact du jeune cousin orphelin de père depuis peu, qui aura pris au mot l'invitation, très formelle et vite oubliée par ceux qui l'avaient lancée aux obsèques, de venir passer quelque temps à la campagne pendant les grandes vacances pour se changer les idées.
Une absence de l'oncle, un sourire de la tante, une grimace du très coincé cousin pianiste, et voilà que débute un huis clos passionnant, où s'instille très vite une tension qui ne se relâchera à aucun moment, et qui montre une fois encore l'excellente santé du cinéma allemand, subtil mais jamais maniéré, intellectuel mais jamais abscons.