Dans la droite lignée des adaptations en films de ses dessins animés, Pinocchio allait de soi. Le deuxième film d'animation produit par Walt Disney, reste encore et toujours un chef d'oeuvre, et je l'aime d'autant plus que ma nièce le voyait en boucle quand elle était plus jeune (avec Blanche-Neige). Donc, autant dire qu'une annonce de sa version live, réalisée par Robert Zemeckis, avec Tom Hanks, et des CGI, j'en avais l'eau à la bouche.
Au lieu de ça, j'ai bu de la javel ; c'est une horreur ! Car la magie inhérente au film de 1940 a pour ainsi dire disparu pour laisser place à une bouillie d'effets qui n'ont rien de spéciaux, qui donnent parfois l'impression de ne pas être terminés, et une absence totale d'émotions. Le film, bien qu'identique dans son histoire, a été un peu rallongé ça et là, notamment l'introduction qui nous explique de manière bien surligné pourquoi Gepetto, joué par un Tom Hanks très fatigué, veut créer Pinocchio, à la suite d'un trauma qu'on nous ressassera plusieurs fois. Ainsi que le passage chez Stromboli, avec une marionnette féminine, et sur l'ile enchantée, seul moment visuel un peu réjouissant., avec la transformation de Crapule en âne.
Pour le reste, je ne compte plus les plans où les proportions ne sont pas justes (le chat Figaro semble mesurer 10 cm aux pieds de Gepetto une fois sorti de chez lui), des dialogues ridicules (où il est fait à un moment mention de ... Chris Pine, pour le pin !), et un Pinocchio qui n'a rien de charmant, ainsi qu'une multiplication des chants, jusqu'au moment gênant de la Fée bleue, qui apparait quelques secondes et qu'on ne reverra plus.
Je ne comprends pas ce qui s'est passé, d'autant que j'aime bien certaines versions live, comme Aladdin ou Dumbo, mais là, quand Disney embauche un réalisateur de la stature de Robert Zemeckis, que cherche-t-il ? Un nom, une compétence ? Ce qui caractérise ce réalisateur que j'aime tant, le point de vue, n'existe pas ici. Tout y est ripoliné pour que rien ne dépasse, on ne verra pas Pinocchio fumer ou boire dans l'ile fantastique par exemple.
Je ne pensais pas écrire cela un jour, mais je crois avoir vu le plus mauvais film de Zemeckis, et je me dis qu'au fond, il a bien fait de sortir sur Disney +, car la catastrophe sera moins visible.