Un pantin va se voir insuffler la vie. Sur le chemin de l’école, il tombe sur deux aigrefins qui le dévoieront et lui promettent un brillant avenir d’acteur.
Adapté d’un conte italien dont il ne fait que s’inspirer lointainement car l’histoire originale présente un sacripant prêt à faire des écarts de conduite tandis que Disney le montre davantage bienveillamment comme un miston ingénu et malléable.
Commençons par les personnages, Jiminy Cricket est charmant même si éloigné de toute factualité. En effet, il ne ressemble pas le moins du monde à un insecte si ce n’est par la taille. Il sera d’ailleurs réutilisé pour Coquin de printemps en tant que narrateur. Figaro, quant à lui, est bien représentatif d’un chat notamment dans sa gestuelle et dans ses agissements. Il acquiert glorieusement du crédit dans la version de Disney. Il apporte de l’inconséquence au métrage par exemple lors des scènes fortement chargées en émotion en agissant sans cesse narcissiquement. Les autres protagonistes amènent tous quelque chose : de l’émotivité avec Gepetto, de l’élégance avec Cléo, de la cocasserie avec Gédéon et Grand Coquin, de la magie avec la Fée bleue, des péripéties avec le cétacé et de l’angoisse avec Stromboli et le cocher.
Le scénario aborde la découverte du monde d’un bambin et son cheminement vers la probité rempli de dilemmes moraux.
Quand on prie la bonne étoile est devenu l’un des thèmes principaux des parcs d’attraction Disney et Sans aucun lien atteste de la perversion du monde où Pinocchio est manipulé par tout le monde et la complaisance de la tentation de devenir célèbre.
L’animation, toujours admirable, est sombre pour révéler la dangerosité du monde. Véritable morale pour les enfants, le film conspue le mensonge et le dévoiement et astreint à écouter sa conscience.
Néanmoins, on s’étonnera du fait que Grand Coquin soit surpris par un pantin qui parle quand lui-même est un renard anthropomorphe.