Premier film réalisé par Gérard Jugnot, on est loin de la parodie et du burlesque vendus par l'affiche. Ça raconte l'histoire d'un policier de quartier qui craque pour une jeune droguée, mais qui va devoir faire face à son dealer.
Quand je pense à Gérard Jugnot (ce qui arrive assez peu, rassurez-vous), je pense aux comédies comme Les Bronzés, son cri de goret, et son physique passe-partout qui lui a permis de jouer le Français moyen. Or là, en plus d'être très bien réalisé, le film a une approche quasi-documentariste de la vie d'un policier de quartier, qui rentre chez lui le soir avec ses affaires, qui vit dans dans un taudis, et qui fait des descentes dans des quartiers mal famés. Je ne m'attendais pas à une telle recherche pour une comédie ; car il y a des passages souvent marrants (comme le running gag du flic qui se fait casser le nez), mais je retiens plus le côté touchant de Pinot.
C'est un flic un peu lâche, qui se laisse déborder par des voyous, mais il y a chez lui une vraie tendresse à l'égard de cette jeune femme, toxicomane, et bien jouée par Fanny Bastien.
Ce premier film de Jugnot est également l'occasion de faire jouer ses amis acteurs, souvent dans des petits rôles ; Pierre Mondy, Jean-Claude Brialy, Sim, Pacal Legitimus, et plus étonnant, des réalisateurs, avec qui Jugnot a travaillé en tant qu'acteur ; Patrice Leconte, Charles Nemes, Philippe Galland et une scène très marrante avec Jean-Marie Poiré.
Il n'y a peut-être que la musique de Louis Chedid qui n'est pas terrible, mais, à ma grande surprise, voilà un film très correct qui sous ses aspects comiques dit beaucoup de choses sur le milieu policier. De plus, la fin est une mise en abime inattendue avec la carrière de Jugnot réalisateur...