Avant de parler du film de Roman Polanski, je tiens à faire une aparté sur un sujet brûlant à l'heure où la France se retrouve soumise à une inquisition moralisatrice des médias et de certaines personnes qui ont lancés une véritable chasse à l'homme. Alors oui, Roman Polanski a commis des agressions sexuelles dans le passé, oui il a fui les USA où il risquait la prison pour un viol commis sur ce territoire et oui il n'a jamais fait de pénitence pour les crimes qu'il a commis mais si on doit blascklister tous les artistes qui ont fautés dans leur existence et également canceller leurs œuvres alors il faudrait supprimer pas moins de 99% de l'art mondial.
Moi j'aime le cinéma de Roman Polanski, un grand réalisateur qui a fait des grands films qui ont marqués au fer rouge l'histoire du cinéma mondial et je refuse de sombrer dans cette inquisition aussi aveugle qu'irrationnelle qui voudrait supprimer l'ensemble des hommes du genre humain.
Ceci étant dit j'adore Pirates, un film qui a subi les foudres de la critique de l'époque à tort selon moi ; premièrement parce que la mise en scène de Polanski ne manquait jamais de panache et d'inventivité, deuxièmement parce que le duo d'acteur Walter Matthau/Cris Campion fonctionnait à merveille et faisait pour une grande part l'intérêt de ce film, troisièmement parce que la musique de Philippe Sarde arrivait à rendre le récit aussi léger à certains moments que tragique à d'autres, quatrièmement parce que le scénario de Gérard Brach et Roman Polanski parvenait à rendre compte de l'histoire de la piraterie avec autant de panache que de véracité historique et que cinquièmement les décors et les costumes se révélaient très soignés apportant une touche de réalisme bienvenue dans cette histoire rocambolesque.
Je le dis et je redis, Pirates était le meilleur film de pirate des années 80, une aventure à la fois rafraichissante grâce à son ton pétillant sur le fond et grâce à son souci du détail extrême lui offrant une grande authenticité sur la forme.
Et si ça ne plait pas aux ayatollahs de la bienpensance qui voudraient réduire Roman Polanski et son œuvre à néant parce qu'il ne correspond pas à la perfection morale dont ils se revendiquent de manière totalitaire, qu'ils quittent la France et aillent vivre dans des pays dictatoriaux où ils ont toute leur place.