Cet opus de Pirates des Caraïbes est assez étrange. Suite directe du second opus, il a donc pour objectif de terminer toutes les intrigues commencées dans celui-ci tout en créant ses propres intrigues. Le scénario de Dead Man's Chest étant bourré d'incohérences, celui-ci en hérite donc. Cependant, Verbinski fait l'étrange choix d'un peu rejeter et abandonner toutes ces intrigues pour les recentrer autour d'une nouvelle intrigue vaguement évoquée dans le précédent film. Étonnamment, ça marche un peu mieux, ce qui rend ce film un peu moins lourd à regarder que son prédécesseur malgré les vingt minutes de plus.
A vrai dire, il y a même pas mal de bonnes idées dans la première partie du film. Ainsi, l'idée des pirates comme espèce en voie de disparition est plus poussée que dans le précédent et assez intéressante, même si l'exécution l'est beaucoup moins. On abandonne un peu toute l'intrigue autour des hommes poissons, même si elle est toujours là dans le fond, elle est assez en retrait et ne revient que vers la fin. De même, Davy Jones apparaît assez peu alors que Barbossa revient et est toujours aussi sympathique, même si ça ne fait pas beaucoup de sens niveau scénario. C'est d'ailleurs le gros problème de ce film, peut-être même encore plus que dans les précédents. Tout est ici poussé à l'extrême et on atteint de nouveaux niveaux de n'importe quoi, culminant au cours d'une bataille navale assez ridicule mêlant hommes poissons, seigneurs pirates qui ont chacun des objets à priori inutiles qui deviennent très puissants une fois regroupés un peu à la Yu-Gi-Oh, déesse des mers explosant en plein de petits poissons avant de balancer une tempête, univers parallèles, stratégies stupides et roi des pirates. Sans oublier le père de Jack Sparrow qui est un personnage relativement inutile qu'on essaie d'entourer de mystère mais qui n'est jamais intéressant.
Ceci dit, je trouve que ce film est quand même une nette amélioration par rapport au second. Même si celle-ci ne dure pas tout le film, on retrouve une sorte d'ambiance pirate, notamment lors de la scène où les pirates se regroupent, discutent et que ça finit en bagarre générale. L'humour est cependant presque plus faible et plus lourd que les deux précédents, ce qui est un exploit en soi. Les personnages sont de plus en plus caricaturaux, la faiblesse de leur écriture commence à vraiment peser après plus d'une demi-douzaine d'heures de films. Les twists et autres révélations ont très peu d'effet, tombant sans arrêt à plat. C'est encore plus long, et qui dit divertissement long sans saveur dit ennui profond et infini.
Mais voilà, Keira a un rôle encore plus important. Elle a des tenues de pirates encore plus cools et des répliques plus ou moins chouettes (comparé aux standards de la saga). Elle devient reine et tout le monde lui obéit comme ils devraient le faire depuis le premier film. Son personnage est mal écrit, a une évolution complètement étrange et incohérente, que ce soit en tant que pirate ou dans sa relation avec le machin-qui-a-moins-de-charme-qu'un-papier-peint-jaune-fluo-déchiré-par-des-griffures-de-chats joué par Oralndo Bloom, mais au moins ça lui permet de mettre des costumes chouettes et pour cela je serai infiniment redevable au réalisateur de ce film.
Franchement, quelqu'un devrait faire une version éditée des trois premiers Pirates des Caraïbes pour n'inclure que les scènes de Keira en mode défilé de mode, ça serait chouette. Bon, parler d'elle et de ses costumes m'a convaincu de rajouter un point à ce film, je me sens généreux.