Si aujourd’hui la franchise “Pirates of the Caribbean” parait être une grosse machine hollywoodienne balourde, ce n’était pas du tout le cas en 2003. Il y a derrière ce premier opus en réalité de l’ambition et de l’audace. D’abord parce que s’il s’agit de l'adaptation d’une attraction Disney (!), le scénario en lui-même est original. Ensuite parce qu’il fallait être sacrément courageux en 2003 pour pondre un film de pirates. Entre les coûts démentiels associés aux films aquatiques (ce n’est pas « Waterworld » qui dira le contraire), et l’échec commercial cuisant de « Cutthroat Island » quelques années plus tôt, c’est un miracle que Disney ait aligné les billets pour ce qui avait été envisagé comme un direct-to-video !

Et au-delà des circonstances du projet, « The Curse of the Back Pearl » est surtout un film d’aventures très plaisant. Gore Verbinski a construit un univers sympathique mêlant pirates et fantastique, et mène sa barque avec humour et panache. Au menu : cascades, fourberies en tous genres, croisements de fer, et canonnades. Avec en prime plusieurs hommages à d’autres films du genre, « The Crimson Pirate » en tête.

Malgré quelques facilités, son scénario tient aisément la route, et n’ennuie jamais sur 2h20. Tandis que les effets spéciaux étaient réussis pour 2003, même si certains n'ont pas très bien vieilli (les squelettes en CGI donnent l’impression aujourd’hui d’être dans un film d’animation).

Côté acteurs, on ne va pas se mentir, le tandem romantique entre Keira Knightley et Orlando Bloom est assez faible. Les deux tourtereaux se font voler sans problème la vedette par Geoffrey Rush, qui s’éclate en pirate flamboyant. Et bien sûr par Johnny Depp, qui constituera le fer de lance de cette franchise. Son interprétation de flibustier roublard aux allures de rock star excentrique et ahurie est particulièrement réussie et adorable. Là encore, belle audace de la part de l’acteur, qui a imposé ce style qui n’était pas du tout du goût des producteurs.

Il est simplement dommage que l’acteur se soit ensuite retrouvé piégé dans ce rôle pendant près de 15 ans, revenant à plusieurs reprises sous les traits de Jack Sparrow, ou d’un ersatz de lui. Une malédiction dont on se serait passé, surtout au vu des rôles géniaux de l’acteur dans les années 90.

Néanmoins, on peut se consoler avec ce premier volet très plaisant.

Redzing
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le 15 août 2022

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