Un confinement prolongé en famille présente le mérite de nous offrir le temps de traiter de questions fondamentales, telles que : quel est le meilleur film d’aventure ? Pour moi, nous avons déjà parlé, la question est traitée, c’est Indiana Jones. Or, j’ai eu la tristesse de découvrir que mes enfants optaient tous pour Pirate des Caraïbes. Les aurai-je mal élevés ? Nous avons revu La Malédiction du Black Pearl. Est-il nécessaire d’en débattre ? La cause me semble entendue.
Néanmoins, je lui reconnaitrais quelques atouts.
D’abord, d’excellents dialogues, dopés à l’ironie et aux multiples sous-entendus et références.
Des décors magnifiques, bien que prévisibles : la taverne, le fort, le palais, la prison, la grotte et la forge. Nous les retrouverons dans les opus suivants.
Deux ou trois séquences d’anthologie : l’entrée en scène de Sparrow, la prise de l’Intercepteur ou le combat dans la forge. Comme dans un jeu vidéo, les duellistes tirent le maximum des cordes et des palans qu’un menuisier inventif a placés dans le décor.
C’est bien joué, aussi bien pour les premiers rôles, que pour les pirates. Si je n’apprécie guère la gestuelle de Johnny Depp, elle a le mérite de l’originalité.
En revanche, les tenues manquent de fantaisie. Les pirates sont tous noirs et sales. Par soucis de simplification et à l’image des clones de Star Wars, les méchants portent tous la tenue rouge de l’infanterie. Où sont les marins ?
Ce qui me conduit à mon principal reproche. Je me suis longtemps demandé ce qui me déplaisait dans cette histoire de pirates... C’est qu’il n’y est jamais question de mer et de marins. J’aime la mer. J’ai appris à lire dans L’ile au Trésor, Robinson Crusoé, Capitaines courageux, Moby Dick ou Typhon. Capitaine de mon dériveur, j’ai adoré tirer des bords. Des livres ou des films marins, fussent-il de divertissement, se doivent de nous parler de marée et de courants, de sautes de vent et de manœuvres. Je veux les voir hisser les voiles, les réduire ou les abattre. Or, Sparrow dirige son navire comme un vaisseau spatial ou, plus prosaïquement, une vulgaire fourgonnette. Il démarre, accélère et vire au frein à main. Navrant.