La décennie 2010 a été difficile pour Johnny Depp, qui a enchaîné les échecs commerciaux. D'autant plus que l'acteur a été pris au piège de son personnage le plus célèbre, Jack Sparrow, dont il a eu énormément de mal à se défaire dans ses autres rôles. Néanmoins, en 2017, Depp a embrassé cette malédiction, reprenant le rôle de Jack Sparrow (on ne doute pas que la monnaie sonnante et trébuchante a du aider...).
Ce cinquième volet démarre de manière laborieuse. Il enchaîne les grosses facilités (comme par hasard, tous les personnages sont à St-Martin en même temps, pratique !). Et réunit avec difficulté les protagonistes autour de leur quête commune. Tandis que l'on enchaîne des scènes trop longues ou vraiment peu crédibles (le braquage de banque) avec quelques trouvailles amusantes (l'anachronisme de la guillotine).
Mais une fois que les voiles sont hissées, "Dead Men Tell no Tales" (également titré "Salazar's Revenge") est un film d'aventure sans temps mort.
Le méchant incarné par Javier Bardem est plutôt réussi, qu'il s'agisse de son concept, des effets visuels, ou de sa noirceur. On retrouve Geoffrey Rush, cette fois en flibustier à succès, dont le bateau et les costumes ont beaucoup d'allure, même si l'acteur parait à nouveau fatigué. Quant à Johnny Depp, il n'apporte rien de plus à ce personnage, devenu une sorte de bouffon affolant la planche à billets. Toutefois l'acteur injecte toujours une certaine énergie.
Notons au passage une scène de rajeunissement numérique étrange, où l'on reconnait à peine l'acteur !
Pour ce qui est des nouveaux héros, on dira qu'ils sont complémentaires... A l'image de son père à l'écran, Brenton Thwaites est fade et a du mal à porter l'intrigue, mais il a le mérite d'avoir un arc narratif simple et efficace. C'est l'inverse pour Kaya Scodelario, personnage aux motivations tirées par les cheveux, mais qui a du caractère et des idées.
Pas vraiment convaincant et encore moins nécessaire, ce cinquième film a tout de même le mérite d'être meilleur que son prédécesseur.