Mais où est donc passé l'oncle ?

Film de Franju réalisé en 1961. C'est le premier film de Franju que je vois. Et j'avoue que je m'attendais à quelque chose de plus "fantastique" ou plus corsé, étant donné la réputation du réalisateur.
Pourtant, tout commençait bien : scénario tiré d'un roman de Boileau-Narcejac, la présence de Pierre Brasseur en chevalier de Malte se cachant pour mourir avec son automate à la harpe, la présence jamais anodine d'un Jean-Louis Trintignant, en jeune premier à qui on donnerait le bon dieu sans confession, un château austère à souhait avec son lot d'histoires tragiques, la servante qui a l'air d'en savoir un bout mais qui est acariâtre, un héritage qui se fait attendre et aiguise les appétits des héritiers, etc...
Et puis non, ça en reste un peu là. Le film est agréable à voir, l'histoire reste intéressante avec un (très) léger suspense. Quelques scènes sont bien vues avec les corbeaux (morts), le hibou (vivant et vindicatif), la première représentation du "son et lumière" avec sa conclusion inattendue, la chanson de Brassens "les funérailles d'antan" en conclusion (un peu) iconoclaste.
Bien des détails restent sans réponse et semblent peu utiles à l'intrigue : pourquoi Pierre Brasseur éprouve le besoin de se cacher pour mourir en ayant revêtu l'habit du chevalier de Malte, la scène ambiguë entre le palefrenier et Marianne Koch. N'ayant pas lu le roman, tout ceci donne l'impression d'un scénario qui aurait pu être un peu plus fouillé, qu'il manque un peu de liant.
On ressort du film en ayant passé un bon moment, certes, mais pas en criant au chef d'œuvre.