Jeune couple s'aimant envers et contre la maladie, on ne peut que deviner l'idylle de Matthieu et Hélène avant la maladie d'Hélène. Avec puissance et fragilité, deux mots qui caractérisent le jeu de la talentueuse Vicky Krieps, le film s'attache à montrer les forces contraires de leur amour et de la maladie. Une maladie destructrice qui se glisse au détour des conversations entre amis, quand on pense qu'il est préférable de ne pas dévoiler ses plans futurs devant la malade. Une force délétère qui fragilise le corps et la relation qu'Hélène a avec elle-même et avec Matthieu. Cette épreuve pour le corps est traitée avec grand soin et délicatesse, depuis les gestes du quotidien comme se maquiller, jusque dans la relation sexuelle au sein du couple.
Le film aborde la question du choix de la fin de vie. Si le jeune couple ne partage pas le même point de vue sur la bataille à mener contre la maladie, la balance penche pour le choix personnel, en accord avec sa définition de la dignité, même s'il va à l'encontre des possibilités proposées par le corps médical. Un point de vue radical, personnifié en la personne de Bart, alias Mister, un Norvégien rencontré sur un blog, atteint lui aussi d'une tumeur incurable, poète quand la maladie lui laisse le répit de se moquer d'elle. A l'heure où des faux profils et des fausses informations notamment contre la médecine et les sciences pullulent, le choix est un peu osé. C'est ainsi que Hélène va fuir en Norvège, une fuite en avant pour trouver refuge en elle-même. Une sorte de voyage initiatique qui reste simplet car caricatural.
Violent car sans détour sur l'absurdité de l'existence (on pense à la recherche Google "Que faire quand on sait qu'on va mourir"), Plus que jamais nous fait entrer avec force et justesse, mais un certain parti pris, dans l'intimité d'une jeune femme condamnée.