Vu à quel point le film s’est fait démonter, je n’attendais absolument rien de ce remake d’un classique du cinéma d’action du début des années 90 signé Kathryn Bigelow.
L’original de 1991 est le film défendu corps à âmes par des kékés nostalgiques en manque de sensations fortes. Si la réputation n’est pas totalement usurpée grâce notamment à la mise en scène très impliquée de Bigelow et son duo d’acteurs top sexy, il faut tout de même reconnaître qu’il a pris un petit coup de vieux, ayant du mal à dépasser son époque comme tout grand classique sait le faire.
En soit, ce n’est pas une mauvaise idée d’en faire un remake à l’heure où les outrances des Fast and Furious cartonnent dans les salles. Mais rien que l’idée d’en faire un remake, a fait de ce film un mouton noir avant même la moindre image. Que vaut vraiment le film au final ?
Forcément vue sa mauvaise réputation on y va sans rien attendre et comme souvent dans ce cas, on trouve le spectacle plutôt sympa en tout cas loin de la « shitstorm » prévue. Maintenant le film a clairement des défauts. En premier lieu, on pointera un très mauvais scénario qui ressemble à un premier jet. Ce qui prouve la mauvaise volonté de la production de ne s’attarder que sur le concept « trip’n’ride », surtout que le concept – même si ce n’est pas raté pour autant - aurait été cent fois plus exaltant à l’image si le film avait été mis en scène de manière immersive et non comme un photographe. Car le réalisateur n’en est pas un et voit l’objet cinéma uniquement par le prisme de son « œilleton », c’est-à-dire comme le directeur de la photographie qu’il est avant tout. Ericson Core a notamment été directeur de la photo sur le premier Fast and Furious.
Dommage car concentrer l’intrigue sur le « faux » mythe « Ozaki 8 » était franchement une bonne idée : un accord corps/esprit face aux forces de la nature porté par un idéalisme chevronné afin de chercher l’illumination. Dommage donc, car la mise en scène de Ericson Core ne reflète jamais cet état d’esprit et se contente de capter uniquement des exploits sportifs comme n’importe quel retransmission TV de sports extrêmes (mention spéciale à la « wingsuit scene »).
Dommage encore car le casting était intéressant. Edgar Ramirez et Luke Bracey plus mâle que belle gueule font le job malgré un script très pauvre et la musique de Junkie XL soutient et relève très bien le tout.