Polaroid, un film d'épouvante qui, au lieu de prendre des clichés, en est un (ouh, la vanne : drop the mic). On nous avait vendu un film où les gens meurent en fonction de ce qui arrive à leur cliché tiré de ce "pola" maléfique... Enfin, ça, c'était l'option "scénario sympa", celle que n'a pas retenu le scénariste trop friand des films d'horreur pour ados des débuts des années 2000, qui a préféré verser dans le cliché ultra vu et revu, dans le néant de l'originalité, dans un bon coup de vieux qui le ringardise instantanément (ah, mais ce n'est pas 2009, l'année de sortie ? 2019 ?! On allait dire qu'il était déjà un peu has-been pour 2009...). Bref, Polaroid préfère enchainer les morts nullissimes "Ring du pauvre" (la victime qui n'allume aucune pièce de la maison - les interrupteurs, c'est très surfait -, cherche des plombes "ce qui a grincé, là-bas" dans le silence le plus total, puis "jumpscare du chat / petit copain / n'importe qui", ouf ça va y'a rien, et hop deux grosses paluches griffues embarquent la victime. Fin de la séquence, à répéter à chaque fois qu'un personnage prend un cliché). Ce qu'on a pu s'enquiquiner poliment, devant toujours le même schéma de jumpscares, devant le twist totalement inutile qui essaie de trouver "qui est le véritable meurtrier, auteur de la malédiction de l'appareil photos" (mais...on s'en fiche de savoir si le Pola était au père - "Jacques-Henri, le Pola ?" de la gamine morte, à un de ses potes, il valait mieux essayer de détruire ou mettre à la flotte cet engin de malheur ! Le fait que les étudiants le gardent avec eux, comme une menace permanente dont n'importe qui peut se saisir pour tuer quelqu'un à sa place - qui a dit "comme dans Destination Finale" ?, yeah, you're smart ! - est totalement insensé). On se réveille uniquement dans les deux seules séquences qui tentent un lien fébrile entre photo et mort du sujet (
la photo en flammes qui fait fumer le bras de l'étudiante, un coup d'extincteur, et hop : fin de la séquence horrifique... Remboursez ! Ou encore le déchirage de la photo en deux, qui coupe vite-fait un homme en deux, allez, c'est le mieux que peut nous proposer Polaroïd...
), et on attend patiemment que la bande à Scooby-Doo mène son enquête au bout, sans que cela ne serve finalement la résolution du film (l'héroïne met l'appareil dans la rivière, ce qu'elle aurait pu faire à la deuxième minute du film...). Ne perdez pas votre temps avec ce film pour ados qui a vingt ans de retard, dont le scénario avait tout pour être un festival des effets spéciaux (on aurait pu déformer les photos, les faire cramer, les passer au broyeur, etc...), mais se contente de deux grosses mains griffues, un bonhomme numérique mal fait, faisant ressembler le tout à un mix entre une enquête de Scooby-Doo et un Ring du pauvre.