Aaaah ! Amenez donc les gags les plus potaches et les filles à gros nibards !
Le temps est venu avec ce "Police Academy" de se replonger dans l'esprit de l'Amérique des Années 80 !


Ah ça ! C'est sûr qu'avec ce film on ne s'embarrasse clairement pas avec le bon et le mauvais goût.
On sent qu'est ici revendiquée l'idée de faire feu de tout bois et cela même si c'est moqueur, grivois ou rabaissant.


Alors oui en conséquence c'est certain : il ne faudra s'attendre à aucune subtilité dans cette comédie régressive à l'extrême.
Néanmoins je trouve qu'avec le recul elle dispose d'un charme et surtout d'un mérite qu'on n'aurait pu soupçonner en son temps.


Charme d'abord d'une époque révolue.
Non pas que je sois un nostalgique des années 80 - loin de là - mais c'est toujours plaisant de tomber sur un objet qui sent bon son temps.
Et "Police Academy" c'est clairement ça pleine barre.
Grosses voitures carrées. Permanentes démesurées. Musiques cuivrées totalement déchaînées...
Et vas-y qu'à côté de ça je te rajoute de la grosse pétoire et de la culture viriliste qui déborde de partout.
Tout ça trouve d'ailleurs son apothéose lors de cette émeute urbaine finale qui explose pour un rien et face à laquelle l'incompétence de chacun va participer à alimenter la spirale de la violence.
Ah ça ! Il n'y a pas à dire : c'est vraiment là de l'Amérique reaganienne pur jus !


Et de ça, "Police Academy" en tire un bien étrange mérite, c'est celui de presque devenir une satire malgré lui.
Car quand bien même ce film ne se prend-il clairement pas la tête dans sa manière de mener ses calembours qu'il n'en ressort pas moins un esprit manifestement bon-enfant et presque naïf.
On se moque de tout et de tout le monde et cela sans se soucier de la sensibilité des sujets qu'on aborde.
Ainsi ce film confronte-t-il ses personnages à des injures racistes, des postulats sexistes et des représentations grossièrement caricaturales, mais parce qu'à aucun moment le film ne tombe ni dans le jugement ni dans la validation - et surtout parce qu'il tourne chacune de ses situations au ridicule, ne leur donnant aucune gravité - il adopte presque malgré lui un recul inattendu et salvateur.


Comme quoi, sans y paraître et à sa façon, "Police Academy" est presque pour moi un "Démolition Man" des années Reagan.
Et ça, moi, c'est justement le genre de trip qui me parle. ;-)

Créée

le 1 févr. 2019

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