Dans la droite ligne de French connection (même producteur qui par ailleurs ici réalise, même cadre urbain crasseux, mêmes méthodes policières, même compositeur, même Roy Scheider, même Tony Lo Bianco, etc.), The seven ups est pourtant un film qui a disparu de la circulation. S’il n’a pas la maîtrise d’un Bullitt ni la puissance du film de Friedkin, il n’en demeure pas moins que la conclusion à cette trilogie de Philip d’Antonio méritait autre chose que de tomber dans l’oubli. Le propos est intéressant, les acteurs de qualité, le choix des décors pertinent et la fameuse scène de course-poursuite en voiture ne fait pas triste mine à côté de celles des deux autres films.
The seven ups souffre cependant de plusieurs handicaps. Très long à se mettre en place, il se compose de nombreuses scènes dialoguées qui, paradoxalement, ne parviennent pas à donner de l’épaisseur à ses personnages principaux. Du coup, la tension dramatique de l’ensemble est trop faible et les péripéties ne nous rapprochent (ou ne nous éloignent) pas suffisamment des personnages. Par ailleurs, le côté « brigade de chocs » (une idée formidable qui fera son chemin jusqu’à The Shield) n’est pas assez mis en avant. Deux ou trois séquences en début de film sur les méthodes de celle-ci auraient permis de mieux connaitre ceux qui la composent et le côté vraiment « borderline » de leurs agissements.
Le film se décompose clairement en deux parties avec, au beau milieu, la fabuleuse course-poursuite. Si la deuxième partie est un peu plus agitée, l’ensemble reste très sage dans le rythme. Celui qui attend une sorte de western urbain sera déçu. C’est davantage un drame, l’histoire d’une amitié en perdition qu’une enquête policière. C’est très bien fait, très propre, trop certainement, et on peut penser que l’ensemble manque un peu de folie. Pour les amateurs de polars urbains des années 70, c’est, en tout cas, une très bonne cuvée. Et la ville de New-York, plongée dans un hiver dont elle a le secret, est un personnage parfaitement exploité. C’est du déjà vu mais c’est une belle marque de fabrique.