Polisse par Julien Chesneau
Avec un tel titre on pouvait s'attendre à un film qui se voudrait drôle et qui nous dresserait un énième portrait satirique du flic analphabète. Et avec l'un des auteurs de « Nique la police » comme acteur principal, nul doute que se film n'allait pas être fait pour rendre les flics sympathiques...
Et bien pas du tout, le film se révèle être aux antipodes de ce que l'on croyait voir... Quelle surprise ! Tout d'abord le film est d'une rare noirceur et aborde un thème très délicat : La pédophilie et le viol. Plus encore, filmé de manière quasi-documentaire Polisse fait intervenir des acteurs follement authentiques et décrit les relations au travail de manière très perspicace !
Pas de héro chez les flics... Mais pas de ripoux non-plus... Juste des êtres humains qui viennent avec leurs qualités et leurs défauts. Le film apporte par ailleurs matière à réflexion sur l'évolution des mentalités particulièrement en matière de sexualité chez les jeunes depuis l'arrivée internet. Maïwenn arrive parfaitement à rendre l'incompréhension des flics (pourtant jeunes) qui sont totalement dépassés par le monde tel qu'il est devenu en peu de temps. Par ailleurs, on voit aussi apparaitre l'impact sur la vie privée que peut avoir une telle profession... Ce qui n'est pas sans rappeler l'actualité qui nous montre que de nombreux employés en viennent à la dépression voir au suicide à cause de conditions de travail souvent trop dures... J'ai par ailleurs trouvé que Polisse proposait de dresser une grande variété de portraits psychologiques qui venaient envahir l'écran et le spectateur et que dans la réalisation on observait l'explosion d'une myriade de sentiments (colère, détresse, dégout, lassitude.). Mention spéciale pour les rôles féminins !