Ah le cinéma qui tâche de John Waters, "Polyester" ou la vie d'une mère au foyer alcoolique qui doit faire face à un mari blaireau et infidèle, à une fille délurée qui est amoureuse d'un minable et qui souhaite devenir entraîneuse, à une mère véritable harpie qui ne manque jamais une occasion de casser sa fille, et à un fils obsédé des pieds qui est un serial-écraseur d'orteils... Une famille qui ferait passer les Bundy de "Mariés, deux enfants" pour les Ingalls de "La Petite Maison dans la prairie"... ah le cinéma qui tâche de John Waters...
Bien évidemment avec son style qui se fiche bien de la subtilité, Waters égratigne bien la Société américaine, formidablement bien aidé par son éternel complice Divine, le tout jusqu'à une forme de happy-end, qui a visiblement décidé d'être... le plus tâche possible.
Mais il y a tout un petit problème dans tout cela, c'est une intrigue qui a tendance à souvent méchamment tourner en rond et le rythme a souvent tendance à se gripper ce qui fait qu'on ne ressent pas autant de plaisir qu'on aurait pu en avoir.
A noter que le film a utilisé le procédé "odorama", c'est-à-dire que par l'intermédiaire de cartes qui leur étaient fournies lors de chaque séance les spectateurs pouvaient sentir les odeurs que les personnages sentent eux-mêmes. Moi, bien installé sur mon canapé chez moi, je n'ai pas eu bien évidemment ces fameuses cartes mais vu les odeurs promises, c'est peut-être pas plus mal.