Le cinéma est décidément un art plein de surprises....
Sceptique autant qu'on peut l'être jusqu'au dernier moment, je n'accordais à ce film (ainsi qu'à son réalisateur à qui je ne pardonnerai jamais l'infâme Les Trois Mousquetaires 3D) absolument aucun crédit. Je m'attendais à une énième daube au budget exagéré, au casting faussement alléchant et à la fidélité historique nulle. Ni l'affiche représentant un Vésuve crachant lave et roches volcaniques en fusion, ni la bande-annonce ultra-classique ne me mettaient en confiance.
Les cinq ou six premières minutes du film me confortent dans cette idée. Malgré un bref générique ponctué d'une musique agréable ainsi que d'une citation de Pline le Jeune, l'incipit est un pur produit-cinéma moderne bien empaqueté et sans surprise : l'on assiste au massacre d'une tribu Celte ayant osé défier l'autorité de Rome... Evidemment, un gamin en réchappe et il ne va vivre que pour se venger. Évidemment le gamin va grandir, devenir sauvage mais avant cela il va être vendu comme esclave et entraîné à devenir gladiateur. Evidemment on va le retrouver sous les traits de Jon Snow 10 ans plus tard (2 minutes plus exactement), plus ténébreux et sexy que jamais. Et évidemment, notre play-boy va être amené par le destin à combattre dans l'arène de Pompéi où l'attend la vengeance, mais aussi une romance inattendue avec la charmante Emily Browning, ainsi qu'une une terrible catastrophe divine qui promet de n'épargner aucun mortel...
Du pur concentré du cinéma hollywoodien actuel, me direz-vous. Et vous aurez raison. Enfin, presque. Passés les quelques clichés exposés plus haut, et en excluant quelques autres tels que l'amitié ultra-prévisible entre gladiateurs (Milo -"Le Celte"- et Atticus -"Le Black"), le film est une excellente surprise: reconstitution soignée, des décors aux jeux de l'arène (qui pour le coup n'ont pas grand-chose à envier à la série Spartacus ou même à Gladiator), acteurs convaincants (y compris Kiefer "Jack Bauer" Sutherland en sénateur Romain véreux) et surtout -surtout !-, images catastrophes à couper le souffle.
Vous qui vous plaigniez que la 3D ne sert à rien, que c'est un investissement inutile etc. et bien, croyez-moi, cette fois vous en aurez pour votre argent. Mais outre cela, la destruction de la ville causée par le volcan en éruption est une véritable réussite. Alors oui, certes, certaines situations appartiennent à la fiction (je ne vous dirai pas lesquelles) et le trait est fortement exagéré, mais on s'en fout c'est du spectacle. Et on y croit ! Oubliez 2012 et toutes ces conneries de pseudo-films catastrophes où l'on vous vend la fin du monde sous toutes les coutures possibles et imaginables, l'Apocalypse, la vraie, a lieu à Pompéi. Même moi, qui suis un adepte de la fidélité historique (rappelez vous ceci), en ai pris plein les yeux. Et c'est dire !
Loin des images de synthèse testostéronées de 300 et des boobs des séries Rome et Spartacus confondues, ce Pompéi est un très bon péplum moderne, un bel hommage propre à ce genre qui fut l'un des préférés d'Hollywood dans la période 1950. Ajoutez à cela un casting d'acteurs aux visages bien connus, une bande-son très classique mais efficace (je m'en vais d'ailleurs vite fait me la procurer, même si le nom du compositeur ne me dit fichtre rien) et des images catastrophes superbes et vous obtiendrez sans nul doute un des meilleurs blockbusters de 2014 (pour ma part, première bonne surprise et ça fait plaisir).
Même s'il manque quelque chose au développement de son film pour le rendre parfait, Paul W.S. Anderson remonte amplement dans mon estime avec ce film qui est enfin plus qu'un divertissement passable et techniquement correct. Quant à Jon Snow, et bien, s'il vous manque encore un héritier à Charlton Heston je crois bien que vous l'avez trouvé. Et ce n'est pas pour déplaire à ces dames !