Ponyo, Ponyo, Ponyo, ponyo sakana no ko ! ♫
« Un petit garçon et une petite fille, l'amour et la responsabilité, l'océan et la vie, et l'essence fondamentale de tout cela : voilà de quoi parle Ponyo sur la falaise, un conte qui est ma réponse à la détresse et à l'incertitude de notre époque. » C'est ainsi que Miyazaki résume son film ; une œuvre qui embrasse de nombreux sujets qui le préoccupent, comme la vieillesse (il a alors 67 ans), l'écologie (thème récurrent de ses films), la responsabilité, l'amour.
Dès la première scène, l'opposition entre les tréfonds de la mer, colorés, paisibles, et nos rivages, pollués, secoués par les machines, met en lumière l'enjeu écologique du film. Et en le personnage de Fujimoto, magicien des profondeurs de l'océan, se concentrent les idéaux écologistes portés à leur acmé. Ils en deviennent même rigides, figés, trop extrêmes. D'autre part, à la surprotection du père se confronte l'envie d'indépendance de la fille, héroïne survoltée du film. Et évidemment, au niveau de l'écologie tout comme au niveau du rôle parental, Miyazaki prône le juste milieu, l'épanouissement dans la cohabitation des êtres de milieux différents, dans l'effort de chacun pour un monde meilleur.
Pour porter ce message de tolérance, Miyazaki s'allie de nouveau avec Joe Hisaishi, auteur d'une musique encore une fois splendide. Le thème de « Mother of the Sea » ( au titre intraduisible) est doux et mélancolique, porté par la voix puissante de Masako Hayashi. En outre, lors de la préparation du film, Hayao miyazaki écouta énormément la Walkyrie de Wagner ; il en résulta la magnifique scène de poursuite sur les vagues, d'une grande force épique.
Cette scène est d'ailleurs une des plus impressionnante du film au niveau de l'image – ces gigantesque poissons reproduisent un mouvement de vague, mais aussi le mouvement du galop de centaines de chevaux se dirigeant vers Sosuke. Outre cette scène intense, Miyazaki dessina surtout aux pastels et à l'aquarelle, reproduisant des décors aux couleurs éclatantes, et faisant de chaque image un tableau resplendissant qu'on croirait issu d'un livre pour enfants.
Ainsi, Miyazaki fait de cette adaptation du conte d'Andersen La Petite Sirène une fable écologique et un récit initiatique d'un optimisme revigorant, et poursuit son œuvre grandiose d'un nouveau film enchanteur, d'un nouveau bijou d'animation.