Ce film est une merveille visuelle, une merveille d’ingéniosité et une porte vers l’émotion. Miyasaki, avec « Ponyo sur la falaise », déclare son amour pour l’océan, et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est magnifiquement fait. Ponyo est une créature marine, sa mère est la déesse (ou l’esprit) de l’océan, son père est un sorcier ayant renié ses origines humaines et vivant sous la mer. Ponyo, curieuse et intrépide, s’aventure loin de la maison, mais elle est prise dans les filets d’un paquebot qui pratique le chalutage en eaux profondes. À bout de force, Ponyo atteint la cote, c’est là qu’elle fait la rencontre de Sosuke, un petit garçon plein de vie qui l’adopte et veille sur elle. Le père de Ponyo la retrouve, et la ramène à la maison. Ponyo, qui est tombée amoureuse de Sosuke, veut le retrouver et lui ressembler, ainsi elle se transforme en petite fille et part à sa recherche, en déchainant malgré elle un énorme tsunami qui submerge l’île de Sosuke.
Mais l’histoire de ce film est tellement approfondie et complexe qu’il est très difficile de l’expliquer et d'aller plus loin. En effet, souvent il est question d’interprétation et de supposition, plus que de fait établis. Ainsi, on ne connait pas la nature exacte des parents de Ponyo, ni même celle de Ponyo, ce drôle de petit poisson à tête humaine. L’océan à une place centrale dans l’œuvre, où on peut la découvrir dans tous ses états. Ponyo est comme l’océan, forte et fragile à la fois, douce et brusque, et surtout magique.
L’animation (plus enfantin que d’ordinaire) est comme toujours, époustouflante. La musique est parfaite, un vrai spectacle pour les oreilles. La narration (malgré la longueur du format) ne nous ennuie jamais.
Seul bémol (qui peut aussi être considéré comme une qualité), le scénario un peu brumeux, et l’intrigue imprécise, notamment à la fin du film, poseront problème à nos esprits fermés d’Occidentaux. Nous aurons beaucoup de peine à interpréter ce qu’il se passe à l’écran (nous qui sommes habitués au cinéma américain qui nous mâche toujours le travail afin qu’on n’ait pas trop à réfléchir). Je m’autocritique en disant cela, parce qu’il s’agit d’un point qui m’a moi-même gêner. J’aurais préféré un dénouement plus précis.
Quoi qu’il en soit, il est évident que ce film est un chef d’œuvre indéniable. Je l’aime, je l’adore. Je vous le conseille vivement. Du cinéma comme on voudrait en voir tout le temps.
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