Dixième long-métrage de Miyazaki et avec "Mon voisin Totoro", son plus enfantin.
Après l'ambitieux "Le château ambulant", le réalisateur s'est tourné vers une histoire et un univers qui n'a rien à voir. Fini les château qui se déplacent et les tours de magies, place à un petit garçon qui se lie d'amitié avec un poisson rouge.
Oui, le pitch tient sur un ticket de métro. Pour renforcer le côté enfantin, le graphisme est différent d'à l'habitude, même si au fond, les thèmes qu'il traite reste les mêmes que d'ordinaires, ici : l'innocence de l'enfance et mûrir en faisant une rencontre.
Donc les personnages sont trop mignons, la bouteille de Sosuke en fait peut-être le personnage le plus craquant du réalisateur, avec ses yeux tout ronds. Et la petite Ponyo est aussi irrésistible.
Le monde de Sosuke, cinq ans, était jusque là bercé par l'école, les visites à sa mère qui travaille dans une résidence pour personnes âgées. De son côté, Ponyo (qui n'est pas encore Ponyo avant leur rencontre), est une (oui, une) poisson rouge, qui en a marre de sa vie et pourchassée par un méchant qui veut la garder prisonnière, même si au final, ça serait beaucoup moins manichéen que cela, parce que bon : un adulte méchant qui veut garder prisonnier une poisson dans l'eau, ça paraît glauque. La rencontre entre ces deux enfants est tellement simple qu'elle est d'une certaine manière assez plausible (surtout que comme par hasard Sosuke habite tout près de l'océan).
Mais Sosuke, comme tout enfant, s'attache trop vite, à l'être qu'il rencontre, même si c'est qu'un poisson.
L'histoire est très simple, limpide, le graphisme est beau, mais Miyazaki va malheureusement transformer cela en bon gros truc, assez ambitieux :
avec des immenses vagues et une ville inondée,
c'en est presque effrayant et prend trop de temps pour arriver le final (il y a un gros temps mort vers la fin). Cela ne colle plus vraiment au minimaliste du début.
L'histoire aurait pu être moins complexe, les effets moins nombreux et continuer à faire tenir son pitch pendant l'heure quarante-cinq sans être spectaculaire.
J'ai failli mettre 8 mais à cause des quelques défauts que je viens d'évoquer, je n'ai mis que 7, outre pour la qualité des deux personnages principaux, de l'animation, il y a aussi plus d'humour qu'à l'habitude (les scènes entre Sosuke et Ponyo humaine dans la maison sont sans doute la meilleure partie du long-métrage). Le doublage français, comme souvent pour les films du réalisateur, est de qualité.