Ponyo sur la falaise est un joli film poétique sur la tolérance, la négligence humaine sur la nature et les difficultés d'être un enfant dans un monde d'adulte.
Voici un film montrant bien les thèmes de prédilection de Miyazaki qu'on aime tant et qui nous font réfléchir sur notre propre monde et ses imperfections.
Le problème, c'est qu'il aurait pu le faire autrement que de les mettre en scène dans une version light de La Petite Sirène version Andersen (coucou les créatures marines qui se transforment en écume lors de leurs morts) mélangé au happy-end de Disney avec Ponyo et le petit Sôsuké qui ont droit à leur romance mignonne.
Le seul point réellement original est que, contrairement aux Miyazaki précédents où les tourtereaux étaient tantôt des adolescents, tantôt des enfants de dix ans ou à peine plus mettant ainsi en scène l'éveil de la sexualité, on se retrouve ici avec un VRAI amour d'enfants purement platonique avec une romance choupi sans les contraintes adultes allant avec. Des personnages vraiment poétiques et attachants.
Le reste, c'est du vu et revu. Ce qui est décevant de la part de celui ayant réalisé les cultes Princesse Mononoke ou encore Le voyage de Chihiro.
Néanmoins, si ce film est loin d'être incroyable, il fait de l'effet grâce à la BO instrumentale de Joe Hisaishi toujours au top. De plus, impossible d'être indifférent à son propos sur la remise en cause de l'autorité parentale avec le père de Ponyo, bien trop surprotecteur et ferme envers sa fille, ainsi que les bienfaits que ça peut apporter avec Lisa, la mère de Sôsuké plus à l'écoute de son fils.
En effet, comme dans la plupart des Miyazaki (si on excepte Le Château dans le ciel), Ponyo sur la falaise est démuni de tout méchant, manière intelligente du réalisateur de nous montrer que le monde n'est pas noir et blanc dès notre plus jeune âge.
En parlant de ça, il est clair que, contrairement à beaucoup de films d'animation de Miyazaki qui peuvent être vus à n'importe quel âge (souvenez-vous de la violence de Princesse Mononoke en ayant traumatisé plus d'un) Ponyo sur la falaise vise prioritairement un public de très jeunes enfants où, malgré l'absence de manichéisme, il n'y a pas réellement de conséquences des actes des personnages sur l'action, ce qui fait que, finalement, tout le monde peut s'entendre dans un monde mignonnet.
Décevant de la part de celui ayant fait se terminer une bonne partie de ses films sur des fins amères avec des actes ayant laissé des cicatrices psychologiques indélébiles aux personnages.
Mais le pire est, sans le moindre doute, la chanson d'accompagnement bien peu agréable à l'écoute et dont on se serait bien passé.
Bref, Ponyo sur la falaise n'est ni mémorable, ni catastrophique. Juste fade et oubliable malgré de belles images.
Un film correct pour les jeunes enfants mais étant bien sans plus une fois qu'on a atteint un âge à deux chiffres.