All you need is love...euh j'veux dire...strawberries.
Je dois l’avouer avant de commencer cette critique que je n’aime pas vraiment le cinéma français, mis à part quelques exceptions. Je serais même capable de dire que je déteste le cinéma français mais ce serait exagérer mes propos. Dans le cas des comédies mon avis est plus que partagé, d’un côté on trouve de petites perles d’humour et de l’autres des comédies pouêt-pouêt et ringardes. Le cas de Pop Redemption est différent mais pas tout à fait non plus.
Je vais le préciser de suite, pas besoin de suspense, ce ne sera pas le film ni même la comédie de l’année. Pop Redemption ne casse pas trois pattes à un canard mais ça ne veut pas dire non plus que c’est foncièrement mauvais, bien au contraire. Ce premier film de Martin Le Gall est fort sympathique mais n’égale pas la qualité d’écriture de personnes telles que Kad & Oliver ou encore Alain Chabat.
Pop Redemption ressemble à une version francisée de films tels que Detroit Rock City ou encore un Rock Star.
On y suit ici un groupe de Black Metal, les Dead Makabés, composé de quatre trentenaires qui sont malheureusement au bord de la rupture à cause de leur chanteur imbu de sa personne, joué par Julien Doré. Mais une occasion en or se présente, jouer au Hellfest mais tout ne va pas se passer comme prévu, heureusement d’ailleurs sinon le film serait bien chiant et se terminerait trop vite. Ils vont se retrouver obligés de se déguiser en faux Beatles ce qui ne manquera pas d’énerver le personnage de Julien Doré.
Le scénario fonctionne bien et n’est pas là pour descendre le Black Metal, au contraire on y montre plutôt un visage humain à ce genre controversé. On applaudira la performance des quatre acteurs principaux, en particulier Julien Doré qui se révèle être un bon acteur (ne l’ayant jamais vu au cinéma auparavant). Bien entendu on pourrait dire la même chose d’Alexandre Astier qui reste égal à lui-même.
On appréciera aussi la méga superstar du film, un certain Dozzy Cooper qui mélange habilement Ozzy Osbourne et Alice Cooper avec un soupçon de KISS.
Il faut aussi acclamé la prestation de Frank Lebon qui a composé une très bonne bande-son, entre le thème particulièrement efficace ou encore les chansons des Dead Makabés qui sont loin d’être des parodies du genre.
Malheureusement tout n’est pas rose dans Pop Redemption.
Le film tombe sous certains travers typiques des comédies françaises, ce foutu pathos de merde. Pourquoi en France, les comédies doivent elles quasiment systématiquement avoir une once de dramatisme ? Même si dans le cas présent c’est bien amené mais n’était pas obligatoire.
Mon autre problème peut s’expliquer par un budget serré. Durant tout le film on nous sert une citation de chacun des quatre Beatles et comme on le sait déjà les Dead Makabés vont devoir se déguiser en un groupe hommage aux Beatles. Sauf qu’ils ne chantent aucune chanson des Beatles mais ça doit coûter cher d’acheter les droits. C’est dommage mais on pourra excuser Martin Le Gall.
On se laisse prendre au jeu pendant tout le long du film mais Pop Redemption reste malheureusement un film qu’on oubliera malgré ses qualités indéniables.