Les membres d'un groupe de hard rock minable prennent la route pour aller se produire au Hellfest,mais ils sont mêlés en chemin à une embrouille qui les bloque dans un patelin paumé où ils sont traqués par les gendarmes.Premier et seul long-métrage écrit et réalisé par Martin Le Gall,"Pop redemption" est un film sympathique et gentillet mais qui ne pisse pas très loin.Il y a de l'idée mais ça manque de rythme et le scénario s'enlise à maintes reprises alors que le délire apparemment visé n'est jamais atteint et que le final sombre dans le n'importe quoi.Du coup ça tourne en rond,on sourit souvent mais on rit peu et,plus grave,les personnages sont trop outrés et caricaturaux pour convaincre.On ne croit pas à leur amitié ni à leurs comportements ni à leurs réactions,ce qui handicape aussi la dimension émouvante que les auteurs cherchent parfois à introduire dans l'histoire.Il y a toutefois quelques scènes qui secouent l'apathie générale et des moments amusants,comme quand les métalleux sont contraints de se faire passer pour ce qu'ils détestent le plus,des chanteurs de pop sucrée.C'est Iron Maiden qui se transformerait en Beatles.Le quatuor de musicos est brillamment personnifié par des acteurs inspirés.Le leader du groupe est Julien Doré,pseudo chanteur évanescent de télé-crochet qu'on n'attendait pas dans cet exercice et qui crève l'écran en rocker pur et dur obsédé par son art et prêt à tout pour continuer à le pratiquer.A la batterie nous avons Jonathan Cohen,invariablement bon dans toutes les situations et hilarant en patron de resto chinois endetté désireux de lâcher la musique.C'est lui qui a une des meilleures répliques du film,"je peux pas aller en prison,j'ai des crédits!".Le gros Grégory Gadebois est solide en bassiste père de famille et démotivé.Le guitariste est Yacine Belhousse,ancien du Jamel Comedy Club,qui livre une performance d'un niveau étonnant compte-tenu de ce qu'il montrait l'année précédente dans "Pauvre Richard".Quelques seconds rôles de gros calibre viennent égayer l'histoire,qu'il s'agisse d'Audrey Fleurot en gendarmette opiniâtre,Alexandre Astier,qui a donné un coup de main au scénario,en enquêteur de la Section de Recherches énervé et Arsène Mosca en patron de night-club pas commode.