Quand Miyazaki revisite Casablanca
Un homme survole la mer Adriatique dans son avion à la carlingue rouge éclatante. Nous sommes dans l'entre-deux guerres, Porco Rosso, aviateur libre et solitaire, transformé en cochon par on ne se sait quel sortilège est un chasseur de prime au grand coeur. Un tempérament qui exaspère les (nombreux) pirates du ciel qui vont tenter de l'arrêter en faisant appel à un aviateur américain expérimenté. Gina, superbe femme attire la convoitise de tous les aviateurs de la région. A travers cette toile de fond, le studio Chibli nous livre une histoire qui n'aura de cesse de s'étoffer au fur et à mesure du film.
Le scénario aux allures enfantines va très vite se révéler bien plus profond qu'il n'y parait, comme souvent dans les films de Miyazaki. Au final on obtient une nouvelle aventure hors du commun créé par le maître japonais qui distille une maturité dans les dialogues qui surprend et nous émeut mais reste d'un réalisme étonnant. On ne peut que s'émerveiller devant le sens du détail de ce grand admirateur d'aviation qu'est Miyazaki.
Question effets visuels, on en prend plein les mirettes : les scènes de vol sont tout simplement somptueuses et particulièrement fluides pour de l'animation japonaise. Le tout porté par une bande-son toujours magnifique.
Quand au doublage français, c'est simple, il est formidable ! Jean Reno, double Porco, et donne au héros un air d'Humphrey Boggart de manière irrésistible !
Un croisement entre les romans d'aviateur de Kessel, de Gary ou de Henry de Monfried et le chef d'oeuvre de James Curtiz, Casablanca. Une merveille tout simplement, une de plus dans la filmographie du co-créateur du studio Chibli.