Porco Rosso est l’un des rares films de Miyazaki que je préfère regarder en français, tout simplement pour la voix grave et enveloppante de Jean Reno, qui enrichit grandement le personnage de Porco. Au delà de cette préférence, j’adore Porco Rosso pour son élégance, sa grâce, et son rythme d’aventures.
Le film est plus éloignés que les autres œuvres de Miyazaki, car il ne fait pas appel au même imaginaire ou à la magie et aux légendes - en dehors du sortilège de Porco bien entendu. Il est sur une note résolument plus réaliste, ce qui ne le rend pas moins riche.
Avec lui, le réalisateur fait davantage référence aux films hollywoodiens, avec ses musiques nostalgiques et ses références récurrentes au milieu du cinéma. Miyazaki continue cependant de livrer un message de fond, et son ancrage européen lui permet de parler de la montée du fascisme, de la guerre, des pertes humaines, du deuil et de la solitude.
Toujours rempli de personnages variés et riches, on retrouve ici les pirates de l’air, à la fois méchants et alliés, drôles et attachants. Le réalisateur n’oublie pas non plus les femmes, et Gina et Fiona, sans être les héroïnes désignées, sont des personnages forts, courageux et piliers de l’histoire.
La musique et la direction artistique (notamment les couleurs) soulignent très justement la mélancolie qui imprègne le film - comme les magnifiques musiques des vols en solitaire sous et sur les nuages.